Khaoula Hajji, 18 ans, a participé au jury jeunes de Lumières d’Afrique 2015, qui a primé "À peine j'ouvre les yeux" de Leyla Bouzid. L’étudiante revient sur cette expérience.
Comment as-tu entendu parler du festival "Lumières d'Afrique" ?
En début d'année scolaire 2015, j'ai vu un prospectus à la fac qui en parlait. Au début, j'ai fait les démarches pour être bénévole mais une de mes amies m'a dit de candidater plutôt pour devenir juré, car c'est une chance à saisir vite en raison de la limite d’âge. Elle-même avait fait partie du jury quand elle était au lycée.
Es-tu plutôt cinéphile ?
Je ne saurais dire. Je regarde beaucoup de films, mais je suis beaucoup plus séries que films. Par contre, je suis "bollyaddict". J'aime l'Inde donc je me suis passionnée pour son cinéma. Dès que j'ai l'occasion je regarde un film Bollywood. Si je pouvais citer un film qui est culte pour moi, c'est "Devdas" dont le travail du réalisateur, Sanjay Leela Bhansali me fascine. Le cinéma du Maghreb et du Moyen-Orient ne m'est pas non plus inconnu, et ce grâce à mes origines.
Qu'est ce qui t'a motivée pour participer au jury jeunes ?
Tout d'abord le fait que je pouvais rencontrer de nouvelles personnes. Et puis, c'était une aventure. Ensuite, la découverte d'un nouveau monde avec un nouveau vocabulaire. Je pouvais voir un type de cinéma que je n'avais pas forcément l'habitude de voir, donc je trouvais ça intéressant.
En quoi consiste ce jury jeunes ?
On devait être présent tous les soirs pendant une semaine à chaque projection de long métrage. Il fallait prendre des notes en vue des délibérations. En une semaine, je crois avoir battu mon record de visionnage de films, puisque, outre les projections des longs métrages le soir, je suis allé voir quelques projections dans la journée.
Comment ça s’est passé ?
Le groupe a tout de suite eu un bon feeling, on s'est tout de suite bien entendu. Chacun laissait l'autre exposer son avis et le respectait, même s'il ne le partageait pas. La richesse d'avis rendait les débats très intéressants.
Que retires-tu de cette expérience ?
Je n’en retire que du bon. D’abord parce que je me demandais si je pouvais être juré, débattre de films alors que je n'y connais pas grand-chose, m'entendre avec les autres. Et je trouve que j'ai relevé ce défi. Dans le groupe, plusieurs jurés étaient en option cinéma donc savaient de quoi ils parlaient. Cela a aidé le groupe à analyser les films avec un oeil plus expert. Personnellement, cela m'a énormément aidée. Désormais, je fais plus attention aux détails quand je regarde un film, une série, une photographie ou même dans la vie courante, dans la rue par exemple.
Cela m'a donné l’occasion de voir de très beaux films que je n'aurais peut-être pas eu l'occasion de voir autrement.
Et puis j'ai vécu une belle expérience humaine. Je suis sortie de cette semaine heureuse et pleine de souvenirs. J'ai fait la rencontre de personnes formidables que ce soit mes amis du jury, nos deux accompagnatrices, le directeur du festival et d’autres personnes que j'ai rencontrées. D'ailleurs je tiens à remercier chaque personne qui a participé au déroulement de cette semaine.
Conseillerais-tu à d'autres jeunes de participer au jury ?
Je ne conseillerais pas : je crois que je les obligerais à y participer.
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