Est-ce un signe ? Son père, Frédéric Baud, a participé aux JO d’hiver de Salt Lake City en 2002 et la ville de l’Utah est de nouveau candidate pour 2030. Mattéo aura alors 27 ans. Mais il ne se projette pas si loin. Il a plutôt la tête à sa saison en cours avec une olympiade beaucoup plus proche, celle de la jeunesse, début janvier. « Ce n’était pas un objectif en soi relativise-t-il, mais je ferai tout pour réussir. Mais les JOJ font partie d’une saison chargée, qui a commencé avec le circuit été et qui comprend les OPA (1), le circuit national… En début de saison, j’ai fait une bonne Youth cup à Oberhof, ce qui m’a permis de voir que j’avais le niveau ».
Depuis un an, le jeune homme découvre l’équipe de France, les stages, les exigences du haut niveau mais demeure serein et détendu. Peut-être parce que cela fait une décennie qu’il pratique, franchissant les étapes régulièrement. « Mon père m’a emmené assez tôt au saut à ski. J’ai tout de suite accroché, aimé les sensations fortes, la vitesse, le vol. J’y allais tous les mercredis et samedis. En 3e, je suis entré au comité départemental. En seconde, j’ai participé à ma première OPA, puis ça a été l’équipe de France l’an dernier ». Toujours licencié à l’Olympic Mont d’Or, il dit avoir testé un peu tous les sports de glisse, l’alpin, le fond, le biathlon. « Mon père m’a toujours soutenu, en me laissant aller où je voulais. Pour le combiné, évidemment, c’est une grande force. Je peux compter sur lui pour avoir des conseils ! »
Selon lui, le plus compliqué est de progresser en même temps en fond et en saut. « Il faut trouver un équilibre. Si on gagne en aérobie pour l’un, on perd en explosivité et inversement ». Il se sent mieux sur le saut (« mais le niveau est élevé »), et pense s’être dernièrement amélioré en fond. Avoir l’âme d’un compétiteur est assurément un atout. « Pour n’importe quoi, même du ping-pong, il faut que je gagne ! ». Un esprit qui aide sûrement à encaisser les doses d’entraînement. « L’été, on a des semaines à 20 h où l’on travaille le saut, l’aérobie, la souplesse, le gainage. On sait pourquoi on travaille. On sait que si c’est dur, si c’est bien fait, c’est efficace pour l’hiver. Mais je fais attention à ne pas vouloir griller les étapes. Je respecte le programme, sans en faire plus qu’indiqué ».
L’apprentissage du haut niveau s’accomplit sur tous les plans : alimentation, hydratation, prévention des blessures. Et cette année, gestion des objectifs puisque Mattéo a également le bac en point de mire. Même s’il a des horaires aménagés au lycée Bérard, à Morez, « c’est quand même beaucoup de boulot, chaque soir. C’est compliqué parce qu’on passe le bac en 3 ans comme tout le monde. Mais pour l’instant, ça se passe plutôt bien ». Ses objectifs : peut-être un DUT commerce aménagé pour les sportifs puis un brevet d’Etat en ski, pour « travailler dehors ».
S.P.
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