Brèves
Les sectes, organismes à but lucratif ?
novembre 1996
Problème auquel s'est intéressée la commission parlementaire, celui des finances. Certains mouvements cités sont en effet très riches : le patrimoine foncier des Témoins de Jéhovah est estimé à 345 millions de francs, celui du Patriarche à 41 millions, celui des Chevaliers du Lotus d'Or (Mandarom) autour de 8 millions, d'après une enquête de L'Express (19 septembre 1996). Et le chiffre d'affaires annuel de certains tourne autour du milliard de francs ! Or beaucoup de mouvement font valoir que les contributions sont volontaires, que leurs comptes sont vérifiés, qu'ils sont en règle avec l'administration fiscale. La commission d'enquête a établi d'après les témoignages d'anciens adeptes que le montant des contributions excède largement les services rendus, que les adeptes doivent souvent s'endetter, que la dépendance des donateurs à l'égard du mouvement rend sujet à caution le caractère volontaire des contributions et
«que le mode de vie des dirigeants laisse présumer que l'intérêt bien compris de ceux-ci semble parfois primer les buts religieux officiellement déclarés de leur association». Le Conseil d'Etat a d'ailleurs refusé à certains mouvements la possibilité de recevoir dons et legs, privilège octroyé aux associations de statut loi 1905 (association cultuelle).
L'intérim, du travail, mais pas de rôle d'insertion sociale
octobre 1996
Si le travail en ETT (entreprises de travail temporaire) concerne d'abord une population jeune et non qualifiée, il ne leur est pas réservé. Forme de travail de plus en plus présente (6,5 millions de contrats en 1995, équivalents à 370000 temps plein), il n'a pas pour objet l'insertion professionnelle et d'ailleurs, selon une enquête du Promatt, syndicat des professionnels du travail temporaire, l'intérim débouche rarement sur un emploi stable. Depuis 15 ans, le secteur du travail temporaire a été petit à petit réglementé et la précarité liée à la durée limitée des contrats va de moins en moins de pair avec celle du droit. Un intérimaire a accès aux mêmes avantages que les autres salariés, notamment en terme de droit à la formation ou de protection sociale. Les textes du statut d'intérimaire sont en tous cas précis : employé par une ETT (et non par l'entreprise où il travaille), le salarié signe un contrat pour une tâche particulière et temporaire, dans des cas très précis (remplacement de salarié, accroissement temporaire d'activité, emplois saisonniers), qui ne peut être renouvelé qu'une fois, il bénéficie des mêmes droits que les salariés de l'entreprise utilisatrice, la rémunération ne pouvant être inférieure à celle d'un salarié de même qualification et de même fonction. Elle est même plus éle-vée puisqu'il a droit à une indemnité de précarité égale à 10 % du montant de sa rémunération totale brute ainsi qu'à une indemnité compensatrice de congés payés égale à 10 % de la rémunération totale.
Semi-liberté
janvier 1996
Les centres de semi-liberté reçoivent les détenus de ce régime, en leur permettant d'exercer une activité : travail, formation, vie de famille, traitement médical... Les condamnés sont astreints à rejoindre l'établissement pénitentiaire dès la cessation de cette activité. A Besançon, centre semi-liberté, 8 bis rue Eugène Savoye (81.88.10.37).
Le Cri contre toutes les formes d'exclusion
janvier 1996
Le mouvement «Le Cri», né il y a 25 ans, a d'abord été créé pour lutter contre la prostituion : il dénonce les pratiques prostitutionnelles, lutte contre elles et travaille à leur abolition. Par la suite, il s'est rapidement intéressé à l'univers de la prison et de façon générale à toutes les pratiques exclusives et à la marginalité. Aujourd'hui, ce mouvement d'éducation populaire et de prévention oeuvre surtout par l'information : observer ce qui se passe et signaler à l'opinion publique les réalités carcérales afin qu'elle ait un autre regard, voire un autre comportement vis-à-vis des per-sonnes détenues. De ce point de vue, le Cri publie «Cri-infos» trimestriel sur la prostituion, la prison et autres exclusions. Mais le «Cri» agit également autrement que par l'information, puisque certains membres sont visiteurs de prison, et qu'ils s'occupent des personnes à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de la prison et notamment des familles de détenus. Le mouvement prône le sou-tien aux alternatives à l'enfermement et aux actions de solidarité de tous ordres.
En prison
janvier 1996
En France, le nombre de détenus se situe ces dernières années aux alentours de 55000 personnes (environ 25000 personnes en détention préventive et 30000 condamnés), suivant les moments. Parmi eux, environ 4,2 % de femmes. La capacité d'hébergement des centres de détention est estimée à 48300 places. Personnel de surveillance : environ 18500 agents.
Europe et prison
janvier 1996
Le Parlement européen a appelé, en février dernier, les Etats européens à limiter le recours à l'emprisonnement, soulignant une dérive sécuritaire des sociétés occidentales. D'après l'assemblée, le
« net accroissement de la population carcérale résulte (...) aussi de l'extension de l'échelle des peines de prison infligées par les tribunaux ». Or elle souligne que
« la détention est un moyen onéreux de rendre les gens plus mauvais » et que
« le surpeuplement accroît le risque de récidive ».
Visiteurs de prison, une aide de l'extérieur
janvier 1996
Il n'est pas facile d'entrer dans une prison si l'on n'a pas une bonne raison et surtout les autorisations adéquates. Pour être visiteur de prison, plusieurs mois de démarches sont par exemple nécessaires : demande motivée auprès de la Direction régionale des services pénitentiaires, entretien avec le juge d'application des peines et le directeur de la prison, le tout soumis à l'enquête de moralité effectuée par les Renseignements généraux. Après acceptation, une carte de visiteur de prison est délivrée pour 2 ans. Tout ça pour avoir le droit de venir parler aux détenus, notamment ceux qui ne reçoivent aucune visite, seuls ou oubliés des leurs. Contrairement aux familles qui ne peuvent aller voir leurs proches que lors des heures de parloir et pendant une demi-heure ou une heure, les visiteurs de prison ont un peu plus de latitude pour rencontrer les détenus.
85000 incarcérations
janvier 1996
Environ 85000 personnes sont entrées en prison en 1995, pour une durée moyenne de séjour de 7 mois et demi.
Etablissements pénitentiaires
janvier 1996
II exis-te 183 établissements pénitentiaires en France : 118 maisons d'arrêt (détenus dont le reliquat de peine est inférieur ou égal à un an), 23 centres de détention (pour les condamnés offrant les meilleures perspectives de réinsertion), 25 centres pénitentiaires (établissements mixtes), 5 maisons centrales (pour les condamnés les plus sensibles), 11 centre autonomes de semi-liberté et 1 hôpital pénitentiaire (Fresnes).
Toxicomanes
novembre 1994
Les personnes qui se droguent sont des hommes dans 89% des cas. Tous les milieux sont touchés, dans les petites ou grandes villes. Les cadres représentent 0,33% des usagers, les personnes sans profession 68% et les professions agricoles 0,05%.