« Dès que j’ai entendu le son quand j’étais enfant, ça a été une révélation » dit Mathilde. Quatorze ans après avoir commencé le violon, à l’âge de 4 ans, elle se retrouve en classe prépa au conservatoire du Grand Chalon. Elle y est venue de Gap, sur les conseils de sa prof. L’instrument et la prépa exigent plusieurs heures de pratique par jour, à côté d’une dizaine d’heures de cours communs comme l’analyse ou la théorie musicale. Mais pas de lassitude : l’environnement et l’encadrement dont bénéficient les étudiants du CRR la rendent « très contente d’avoir fait ce choix d’orientation ».
Nathan, qui apprend la guitare classique depuis l’âge de 8 ans, est du même avis. « Ce sont vraiment de bonnes conditions. Hors des cours, je peux venir m’exercer quand je veux entre 8 h 30 et 22 h. On est en autonomie complète, avec à disposition des salles avec table, pupitre, piano pour travailler le solfège ». Nathan s’est décidé en terminale à aller vers la musique « parce qu’au lycée, la guitare me plaisait de plus en plus ». Aujourd’hui en 2e année, avec un 3e prix au concours international de guitare classique et flamenca d’Albi, lui non plus ne regrette pas son choix. « Pour la prépa, j’étais juste pour le niveau. Mais une fois qu’on y est, le prof s’ajuste à nous ».
« Pourquoi pas continuer, puisque c’est ce que je préfère ? »
Les étudiants en prépa sont choyés, avec un suivi personnalisé. Le conservatoire du Grand Chalon est le premier à avoir été labellisé en 2018 pour l’organisation de ces classes préparatoires à l’enseignement supérieur. Elles ont été suivies par des CPES danse dès l’année suivante et incluent des spécificités « direction d’orchestre » et « direction de choeur » ainsi qu’une option « métiers du son ». Bilan : 100 % de réussite, c’est-à-dire que tous les étudiants intègrent un pôle d’enseignement supérieur à l’issue de la prépa.
Mais c’est à condition de travail, dont une bonne part personnel. En 2e année de CEPI (cycle d’enseignement professionnel initial menant à l’obtention du diplôme d’enseignement musical et chorégraphique), Léopold résume : « En prépa, c’est plus intense, le rythme est un peu plus dur, mais on a un accompagnement spécifique et des parcours sur mesure ». Lui aussi a commencé tôt son instrument, en l’occurrence le saxo, à l’âge de 7 ans, au conservatoire de Villefranche-sur-Saône, sa ville natale. « Je voulais faire de la trompette, mais je me suis trompé au moment de m’inscrire et aujourd’hui, je suis content de cette erreur ! »
Dans leurs cours, les étudiants abordent la gestion du stress. « On commence à être dans la vraie vie de musicien et il y a peut-être un peu de charge mentale qui arrive » note Basile. « Mais ça va, on a le confort de faire ce qui nous plaît. Quand on aime, ça rend les choses moins difficiles ». Lui-même cumule : attiré par « la forme et le son de l’instrument », il s’est mis au tuba à 7 ans au conservatoire de Vichy et aujourd’hui, il est en prépa, participe au brass band, à l’orchestre symphonique, à la fanfare, en plus d’un service civique qu’il effectue au collège Camille Chevalier. « Au début, pour moi, la musique était juste un loisir. Arrivé au lycée, au moment de Parcoursup, je me suis dit pourquoi pas continuer, puisque c’est ce que je préfère ? »
Tous quatre sont engagés sur une voie professionnelle pour laquelle le conservatoire est un tremplin. Etape suivante : un pôle d’enseignement supérieur.
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