En BTSA au lycée agricole de Dannemarie, Alban et Pierrick on trouvé un bon moyen de gagner de l’argent de poche : s’inscrire au service de remplacement. Appelés le week-end et pendant les vacances scolaires pour s’occuper d’une ferme de leur secteur, ils font essentiellement de la traite mais aussi des travaux dans les champs, des soins, du paillage de troupeau. «On a la responsabilité d’une ferme et il faut savoir se débrouiller. La plupart du temps, on assure la continuité des travaux habituels mais il peut y avoir des imprévus, un orage, une vache malade. Il faut alors être capable de savoir prendre la décision qu’il faut. Etre seul peut créer de l’appréhension. Mais c’est là qu’on apprend». L’un exerce autour de Besançon et Quingey, l’autre aux alentours de Vercel et l’un comme l’autre y voient un bon complément à leurs études en analyse et conduite de systèmes d’exploitation. «Chaque week-end, on prend énormément d’expérience. En un mois, si on fait 4 fermes, on va peut-être voir 4 manières de travailler différentes. A nous d’en retenir ce qu’il y a de mieux de chacune». Une expérience sans prix pour Alban qui ne vient pas du monde agricole. Mais pour Pierrick, dont la famille tient une exploitation, c'est également très formateur. «C’est la meilleure école» selon lui.
Comme eux, 993 salariés exercent en Bourgogne-Franche-Comté. En CDD mais aussi en CDI. «Nous avons des agents de remplacement à temps plein précise Noémie Perrigot, animatrice du service. Beaucoup sortent des études et sont en attente de pouvoir s’installer». Plus d’un tiers des salariés a moins de 26 ans. «Beaucoup de ces jeunes font des études en agriculture mais ce n’est pas interdit aux autres à condition qu’ils connaissent le monde agricole. Les critères principaux sont d’être âgé de 18 ans et avoir un moyen de locomotion. Et nous avons toujours des besoins car il y a un renouvellement important». On peut s’inscrire toute l’année en envoyant une candidature au service de remplacement le plus proche (1). Selon les lieux, l’exercice va évidemment être différent : beaucoup de traite dans le Doubs et en Saône-et-Loire, plutôt des céréales dans l’Yonne. «Mais dans le Doubs par exemple, les tâches se diversifient et peuvent inclure des interventions en gîte, en transformation ou sur les marchés».
Les services de remplacement permettent aux agriculteurs de ne pas interrompre l’activité d’une exploitation en cas d’absence, choisie ou subie (congés, maladie, accident…). Une réponse aux contraintes particulières de cette profession. «Pour les jeunes, c’est de l’argent de poche (2), du développement de compétences et l’accès à des outils de travail professionnels» résume Noémie Perrigot.
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