Le souci principal de l'AFDET est-il l'orientation des jeunes ?
C'est plutôt : «tout le monde doit sortir du système scolaire avec une profession». L'objectif fondamental de l'Education nationale est de donner une autonomie aux jeunes qui lui sont confiés. Cela passe entre autres par l'apprentissage d'un métier. Dans cet esprit, à travers les actions «journées de métiers» nous informons les élève de 4e sur 3 filières : le BTP, le bois et la transformation des métaux. Rappelons qu'en 4e, le programme de techno prévoit une découverte des métiers. Nous complétons l'information donnée par les enseignants et les CIO, en apportant une vision des métiers plutôt côté «terrain», en donnant des infos sur la vie professionnelle et industrielle au quotidien. Dans notre zone, nous nous rendons 2 jours dans chaque collège au cours de l'année. Avec une présentation audiovisuelle, une exposition de dessins industriels et des débats où nous ex-pliquons l'importance des métiers techniques dans notre vie. En montrant que presque tout ce qui nous entoure vient d'eux...
Mais ces filières offrent-elles des emplois ?
Actuellement, le monde du travail, sur ces 3 filières, est demandeur. Le bâtiment est demandeur et, à travers lui, l'agencement, la menuiserie le sont aussi. Et la transformation des métaux est aussi en forte demande. On a besoin de chaudronniers, de tourneurs... Et il faut signaler que le marché de l'ouvrier spécialisé a beaucoup évolué du fait de la mécanisation, qui a pour effet d'éliminer la pénibilité de nombreux travaux. Mais le problème est que les jeunes ne le voient pas, ils ne connaissent pas l'environnement des métiers, ils ne les voient pas dans la rue comme cela pouvait être le cas avant. Avec nos actions, nous essayons de leur montrer cette réalité.
Il y a du travail, mais ce sont des secteurs très dépendants de la conjoncture.
C'est vrai que la situation du monde du travail est beaucoup moins stable qu'elle ne le fut. Mais il faut faire avec. Moi-même, j'ai souvent changé dans ma carrière, il faut se dire qu'on ne restera peut-être pas tout le temps au même endroit. Mais nous ne sommes pas devins, il n'est pas évident de dire ce que sera l'économie demain. Je répète que l'objectif, c'est d'abord d'aider les jeunes à sortir du système scolaire avec une profession.
Mais ces filières gardent l'image de métiers sans perspectives d'évolution.
Pourtant, en France, la grande majorité des chefs d'entreprise a pour seul diplôme un CAP, ce qui prouve que les possibilités existent. La promotion sociale peut se faire à travers des structures mais aussi par soi-même. Et désormais la formation continue et de nouveaux dispositifs comme la validation des acquis de l'expérience ouvrent des perspectives intéressantes pour les salariés. L'ouverture existe dès les études : l'enseignement technique a cette particularité que le premier diplôme qu'on y passe, le CAP, est déjà un diplôme d'insertion dans la vie professionnelle. Aujourd'hui, on peut passer un bac pro, qui est aussi un diplôme d'insertion mais qui peut également mener à un BTS et aux études supé-rieures qui suivent. Ce qui signifie que l'on peut poursuivre des études par l'enseignement technique avec la sécurité d'avoir toujours derrière soi des diplômes professionnels. Pour un étudiant de formation générale, ce n'est pas forcément le cas.
La Franche-Comté a-telle des atouts ?
Elle en a, ils sont connus. Je citerais le bois, avec le site de Mouchard qui a un recrutement national ou encore, pour le nord Franche-comté, l'UTBM qui a elle aussi des perspectives qui attirent.
Recueilli par Stéphane Paris
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