Le développement durable est au cœur des préoccupations de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Elle met son expertise au service des entreprises, des pouvoirs publics mais aussi des particuliers. Sur son site, on peut lire : «L'avenir de notre planète passe par une société de la sobriété et par la responsabilisation des acteurs. Tous les enjeux sont interdépendants : énergie, déchets, qualité de l'air, préservation des ressources...» Blandine Aubert, directrice de l'organisme en Bourgogne-Franche-Comté prolonge ce point de vue.
Pensez-vous que la sensibilisation du grand public aux thèmes liés au réchauffement climatique est en bonne voie ?
Oui, mais ça ne va pas assez vite. Le sujet a pris une place importante dans les médias. On ne peut plus écouter les journaux sans avoir au moins un sujet sur l’environnement. La prise de conscience augmente mais le plus difficile c’est le passage à l’action. Il n’est pas évident de revenir sur les habitudes prises. La consommation des ressources naturelles a été multipliée par 10 au siècle dernier et l’évolution est exponentielle. On sait qu’il est impossible de continuer à suivre la courbe. Nous sommes obligés de changer de modèle de développement, ce qui remet en cause notre vision du monde établie depuis les années 50.
Pensez-vous que les jeunes sont plus sensibles à ces questions ?
Oui, mais ils sont aussi très sensibles aux messages d’incitation à la consommation et ils zappent vite. Dans certains domaines comme la voiture, leur comportement est différent des générations d’avant. J’ai l’impression qu’ils sont moins attachés à la propriété d’une voiture personnelle. Mais dans d’autres comme les smartphones, ils sont beaucoup plus consommateurs.
Certains ne savent pas ce qu’ils peuvent faire, d’autres pensent que les petits gestes de particuliers sont une goutte d’eau. Il y a aussi une part de déni ou d’incrédulité.
C’est vrai que toute la population n’est pas convaincue. Pourtant, chacun peut agir. Les petits gestes ont un impact, pas seulement sur l’environnement mais aussi sur les dépenses de chacun. On peut être plus sobre dans la consommation, utiliser au maximum ce qui ressort des ressources renouvelables. Aujourd’hui encore, une majorité des automobiles se déplacent avec un seul passager. Le covoiturage est assez facile à pratiquer. Dans tous les domaines, chacun peut agir : les modes de déplacement, le logement, l’alimentation, l’habillement… Manger des fruits de saison, être attentif aux écolabels est à la portée de tous. Et plus il y a de monde plus il y a un impact sur les entreprises. On le voit avec le développement du bio, qui répond à une demande. En allant plus loin, les particuliers peuvent aussi interpeller les fabricants, s’investir dans des collectifs comme on peut le voir dans le domaine des énergies renouvelables. Si on cumule l’ensemble, les gouttes d’eau finissent par devenir des mers.
On peut être découragé quand on voit que des grands pays abandonnent la lutte contre le réchauffement.
Cela ne veut pas dire que l’ensemble du pays suit le mouvement. Aux Etats-Unis, des grandes villes ont choisi de rester dans l’accord de la Cop 21. Il n’y a pas que les Etats, il y a aussi les entreprises, les collectivités et les citoyens. Chaque acteur a un bout de la solution.
Recueilli par Stéphane Paris
www.ademe.fr
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