Les formations des IUT ont 50 ans. Sont-elles toujours d’actualité ?
Oui, à plusieurs titres. D’abord parce qu’elles mènent plus de 2 millions de bacheliers à bac+2, avec un taux de réussite très important, environ 85 %. L’insertion professionnelle est plus faible qu’avant parce que beaucoup d’étudiants choisissent désormais de continuent leur cursus. La plupart poursuivent une année de plus en licence mais d’autres partent vers des études d’ingénieur, par exemple, près de chez nous, à l’UTBM. Cela leur permet d’éviter les classes prépa. Depuis quelques années, nous sommes plutôt des IUT tremplin. Ce qui n’empêche pas certains étudiants d’aller travailler directement après. Dans certains secteurs, il y a une demande très forte des entreprises.
Vous devez vous adapter ?
Oui, on essaie de mieux préparer les étudiants à poursuivre. Mais la pédagogie n’a pas changé. Elle est basée sur beaucoup de pratique et une bonne proportion d’intervenants professionnels qui apportent leur expérience et leur expertise. On s’adapte plutôt à des lycéens qui n’ont plus le même profil avec le remaniement des bacs techno. Avant, ils voyaient du concret au lycée, c’est moins vrai aujourd’hui. On souffre également de la désaffection pour la techno ou le secondaire. On n’a pas beaucoup de demandes dans certains domaines scientifiques ou technologiques où il y a pourtant des débouchés.
On peut donc encore conseiller aux jeunes de se tourner vers des études courtes ?
Les taux d’insertion sont très variables selon les spécialités et les années. Mais dans certaines sections, un étudiant qui ne veut pas poursuivre peut trouver un emploi très rapidement. On essaie aussi d’expliquer qu’on peut toujours se former après, tout au long de sa vie. On peut construire une carrière autrement qu’en capitalisant tout de suite sur la formation. C’est une solution peut-être pas assez connue. J’ajoute que nous avons plus de 40 % d’élèves boursiers : les IUT ont encore un rôle d’ascenseur social.
Les IUT ont donc encore de l’avenir ?
Oui. D’ailleurs nous y pensons à Belfort-Montbéliard en nous inscrivant dans le projet Ecocampus qui va restructurer le pôle universitaire du nord Franche-Comté. Pour nous, et pour les autres composantes, cela revient à rassembler les formations de manière thématique en 3 sites à Belfort et un à Montbéliard (voir ci-contre).
Recueilli par Stéphane Paris
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