Tristan Kraft (photo 2), coordinateur de formations spécialisées en arboriculture qu’il gère à côté de son bureau d’expertise en arboriculture, est à l’initiative du certificat de spécialisation arboriste élagueur. Créé en 1994 au CFPPA de Châteaufarine (centre de formation professionnelle et de promotion agricole), le CS forme une vingtaine de professionnels chaque année.
La filière et son historique
Il s’agit d’une filière relativement jeune en France qui date du milieu des années 1980. Des précurseurs se sont inspirés des techniques et du matériel utilisés en Angleterre et aux États-Unis. Ils ont commencé à se poser des questions sur ce qui se faisait avec les arbres, en pensant à des interventions différentes, moins mutilantes. Des programmes de recherche se sont orientés vers l’arbre urbain à partir de là. Les premières formations datent des années 1990, d’abord des formations continues pour adulte, spécialisées dans les travaux en hauteur sur corde dans les arbres. En 1994, nous avons ouvert notre formation en apprentissage pour les jeunes de moins de 30 ans, en complément de la formation continue pour adulte.
Le diplôme
Dans ce domaine en France, il n’y a qu’un diplôme de spécialisation arboriste élagueur, rénové il y a quelques années pour passer à un diplôme de niveau 4 (équivalent bac). Pour y accéder, il faut avoir des acquis, dans le secteur du paysage ou des travaux forestiers. Une spécialisation d’un an, chez un maître d’apprentissage ou de stage. C’est une profession peu connue, mais on a maintenant un tissu relationnel important, au-delà de la région, car certains étaient stagiaires ou apprentis et ils embauchent. La dernière promotion recense 86 % de réussite. Il s’agit d’un métier en tension pour lequel il y a du travail après la formation.
Les caractéristiques du métier
Un bonne condition physique, pas d’appréhension du vide et de la hauteur, sont deux critères incontournables. Les gens doivent être passionnés et intéressés par l’arbre car si on n’aime pas ça on arrête très vite. Les travaux sur corde et en hauteur sont stimulants mais on travaille sur du vivant, on apprend comment tout cela fonctionne en biologie, physiologie et pathologie. Il y a beaucoup de recherche et de vulgarisation, le métier évolue.
Chaque année, on dénombre 1 à 2 filles par promotion. On essaye de se battre pour en avoir plus. Ce métier reste peu connu et certaines n’osent pas car il y a l’image d’un travail physique très fatigant, mais pour autant elles ont pleinement leur place.
Enjeu sociétal
En lien avec le changement climatique, l’arbre est devenu un sujet de discussion et un sujet politique très importants. Certains s’intéressent aux arbres en milieu forestier mais l’arbre de ville commence aussi à intéresser. C’est un métier qui va ne faire qu’évoluer, la demande va être de plus en plus importante. On plante des arbres en ville, mais il ne faut pas oublier les arbres adultes bénéfiques (ombre, fixateurs de carbone) et nos enjeux en tant que professionnels : mettre en valeurs nos savoirs faire pour préserver l’arbre adulte que l’on a en ville
Recueilli par Mona Bouneb
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