Quel est ton parcours d’études ?
J’ai 25 ans et je suis née à Brive-la-Gailllarde, en Corrèze et j’ai passé 12 ans à Besançon où j’ai passé mon bac avec l’option spéciale chinois qui était proposée au lycée Saint Paul. Puis j’ai fait le DUT gestion des administrations et des entreprises de 2010 à 2012 avant de passer les concours d’admission parallèle pour rentrer en école de commerce. J’ai obtenu en 2016 le master de l’Ecole de Commerce de Nancy (ICN Business School of Nancy-Metz) spécialisation audit et finance d’entreprise.
Pourquoi avoir fait un stage à l'étranger ?
Lors de mes études à l’ICN, j’ai eu l’opportunité de réaliser un semestre d’échange en Chine, à Shanghai. Mon niveau de chinois s’est beaucoup amélioré et je voulais accentuer cet atout et retourner en Chine pour avoir une expérience professionnelle. Pour des raisons de planning je n’ai pas pu faire ce stage en Chine lors de mon cursus, c’est pourquoi je me suis intéressée à l’action de la Région qui soutient les jeunes diplômés pour faire un stage à l’étranger.
Comment as-tu trouvé ce stage ?
Trouver un stage en Chine depuis la France n’est pas facile. J’ai fait des recherches sur des sites spécialisés tel que
jobs.echinacities.com ou encore des sites d’entraide tels que
smartshanghai.com ou
bonjourchine.com et j’ai fait appel à mon réseau professionnel développé lors de mes précédents stages. L’entreprise dans laquelle j’avais effectué mon stage de fin d’étude avait un bureau en Chine et j’ai pu prendre contact avec des employés travaillant en Chine et profiter de leur réseau. J’ai obtenu plusieurs entretiens qui ont été concluants avec une entreprise allemande située à Shanghai.
Je me suis informée personnellement sur les démarches à effectuer pour réaliser ce stage et obtenir un visa avec l’aide d’une agence spécialisée mais le processus pour la Chine n’est pas simple.
En quoi consistait ce stage ?
J’ai réalisé 5 mois de stage en tant que junior controler de gestion dans une entreprise industrielle allemande. J’étais en charge du rapport financier mensuel pour les bureaux nous représentant en Asie ainsi que du rapport général mensuel de la division asiatique. J’étais également en charge du recalcul des prix intertransactions entre le quartier général en Allemagne et le bureau en Chine.
J’avais pour mission annexe de faire un suivi financier et une analyse des concurrents principaux en Asie. J’avais aussi le projet de mettre en place un système permettant de faire une analyse de coûts prévisionnels par type de machine. Pour cela j’ai créé un fichier présentant la structure des coûts basé sur les projets de 2015 et de 2016. Ce projet est toujours en cours.
Comment as-tu trouvé la vie en Chine ?
Très dépaysante. Shanghai est une ville assez différente des autres, où il y a une importante communauté d’étrangers. La culture chinoise est très intéressante mais également très éloignée de la nôtre, la famille a une place centrale dans le quotidien. La plupart des chinois vivent avec leur parents toute leur vie, même les couples mariés. Ils habitent tous dans la même maison et les enfants s’occupent de leurs parents pour leurs vieux jours. Les relations amicales sont donc plus difficiles avec les Chinois, car ils auront tendance à rester en famille.
En principe 50% de la population chinoise à Shanghai parle anglais mais ce n’est pas le cas pour les chauffeurs de taxis ou encore dans les restaurants locaux. Dans les villes plus petites ce pourcentage diminue encore et malgré une compréhension relative de l’anglais, ils refusent généralement de s’exprimer dans cette langue pour ne pas perdre la face devant un étranger. Il est donc important d’apprendre la langue lorsque l’on vit en Chine, le contact avec les Chinois en ressort très différent et beaucoup plus chaleureux.
Le coût de la vie est assez élevé à Shanghai, comparativement au reste du pays, mais c'est tout de même moins cher qu’en France. Les prix sont raisonnables pour les produits et les services locaux mais peuvent parfois doubler par rapport à la France pour des produits importés ou des restaurants étrangers. Pour avoir un ordre d’idée, le loyer moyen est de 450 euros, une course en taxi est de 8 euros en moyenne et un dîner au restaurant varie de 3 à 18 euros.
La bourse de stage m’a été nécessaire mais j’ai également travaillé le weekend afin de compléter mes revenus mensuels pour mieux profiter de Shanghai et visiter d’autres provinces. C’est par une rencontre opportune que j’ai trouvé un premier travail plutôt hors du commun. Une jeune chinoise, à la suite d’une conversation, m’a proposé de faire un show TV, en chinois. Grâce à ma maîtrise de la langue qui s’est améliorée au cours du stage, j’ai continué de travailler comme figurante dans des petits films locaux ou des publicités.
J’ai également essayé de réduire le coût de mon logement en prenant une chambre dans une colocation. J’ai trouvé ce logement facilement grâce aux nombreux sites tel que smartshanghai.com et le groupe d’entraide facebook des Français à Shanghai.
En dehors du stage, je voulais profiter de mon temps libre pour faire du sport, des activités et des visites. Je me suis donc inscrite à une salle de sport mais il existe également des groupes qui se réunissent toutes les semaines pour faire des exercices sportifs tel que le groupe FitFam. De plus, Shanghai est une ville très animée, il y a donc régulièrement des événements organisés, des concerts, des expositions temporaires, des festivals, des soirées sur les toits des gratte-ciel. Il existe des agences qui organisent à prix raisonnables des excursions de groupes telles que Wanna Travel. Lors de mon séjour, je suis allée à Pékin, Hong-kong, Suzhou, Hanzhou, J’ai vu les montagnes jaunes mais également Guilin avec ses piques et terrasses de riz.
Afin d’être bien informé sur toutes les activités proposées à Shanghai, je recommande de télécharger l’application wechat et de suivre le journal français grâce à cette application qui s’appelle "LEPETITJOURNAL". Il présente chaque semaine des informations sur les endroits où aller, les meilleures piscines de la ville ou les points de vue les plus hauts par exemple.
Cette expérience t’a-t-elle apporté quelque chose ?
Elle a été très enrichissante. Sur le plan professionnel, il est complètement différent de travailler avec des collègues chinois et leur manière de penser peut être parfois surprenante. L’approche est plus facile avec un bon niveau de chinois car bien que parlant anglais, la plupart préfèrent utiliser le chinois malgré un contexte international. Il est courant que lors d’un meeting en anglais les personnes se mettent à commenter en Chinois. J’ai également eu l’occasion d’enrichir mon vocabulaire en chinois avec des termes plus spécifiques à la finance et à la vente en général. J’ai également appris à m’adapter à un milieu de travail diffèrent, les vendeurs par exemple venant d’un milieu parfois modeste peuvent avoir une attitude étonnante pour un Européen. Il n’est pas choquant par exemple de cracher même dans les bureaux ou encore de faire des bruits peu ragoûtants!
Conseilles-tu ce genre d’expérience à d’autres jeunes ?
Pour des jeunes qui désirent travailler dans un groupe français ou une moyenne/grande entreprise il est très important de maîtriser l’anglais et de savoir travailler avec des étrangers. Je recommande fortement de faire un stage à l’étranger afin d’avoir un aperçu du fonctionnement en entreprise dans d’autres pays. C’est une réelle ouverture d’esprit et un bon moyen de se préparer à une carrière internationale.
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