Le droit ne mène pas aux seuls métiers de la magistrature, les plus visibles pour de multiples raisons. Ainsi les métiers de l'expertise juridique représentent une possibilité de débouchés moins connue des jeunes. Exemple parmi d'autres, la profession de juriste d'entreprise regroupe entre 2000 et 5000 personnes en France. Pas un chiffre énorme mais pour les étudiants en droit, il n'est pas à négliger car le nombre est en hausse : face à la concurrence, à la complexité croissante des règlements, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel à ces juristes. Ces derniers sont membres à part entière de l'entreprise dont ils sont un cadre salarié. Cela implique qu'ils adoptent ses objectifs et se sentent impliqués dans ses résultats. Même si, selon l'Association française des juristes d'entreprise, « ils conservent leur indépendance d'esprit sur les moyens qu'ils préconisent pour atteindre les objectifs ». Les raisons de leur présence grandissante expliquent aussi l'extension de la fonction. Longtemps hommes de contentieux, « réparateurs de pots cassés » selon l'AFJE, ils sont aujourd'hui impliqués dans toutes les décisions de l'entreprise, participent à sa gestion, permettent de mettre en adéquation les objectifs et les règles du droit. « Le juriste d'entreprise doit être disponible et pédagogue pour faire comprendre la nécessité de prendre en compte le droit avant toute décision afin d'éviter l'accident, source de coût pour l'entreprise. Il est à même de répondre rapidement, de façon précise, aux questions les plus variées et d'imaginer les solu-tions que sa connaissance approfondie de l'entreprise lui permet d'appréhender ». Pour résumer, il défend les intérêts de son entreprise (règlements des litiges à l'amiable ou contentieux) et veille à ce que celle-ci respecte la loi (gestion du personnel, conformité des produits...).
Des fonctions nouvelles qui dépendent également fortement de la taille de l'entreprise. Dans les très grandes, celles qui recrutent également le plus, on trouvera un service juridique regroupant plusieurs personnes. Les PME, elles, comptent plus rarement cette fonction dans leur organigramme et quand elles l'ont, c'est un seul salarié. Cela explique que les débouchés de cette profession soient concentrés à Paris et Lyon essentiellement. Et notamment dans les entreprises à forte croissance ou soumises à forte concurrence. La complexité de la tâche exige des études sérieuses : bac+5 avec maîtrise de droit et diplôme de 3e cycle, mais aussi Capa (certificat d'aptitude à la profession d'avocat) peuvent servir de porte d'entrée. Dix universités proposent la formation au diplôme de juriste conseil d'entreprise, très adapté à la profession. Les entreprises recherchent également beaucoup les doubles formations droit et mastère d'école de commerce ou IAE (institut d'aministration des entreprises). A cela ajouter l'indispensable maîtrise de l'anglais.
Les connaissances juridiques acquises par ces formations s'ajoutent à des qualités personnelles d'adaptation et d'écoute, le goût du droit et de la recherche d'informations juridiques, la rigueur.
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