C’est quoi un chercheur ? Pour répondre à cette question, l’Université de Franche-Comté propose le dispositif « Une classe, un chercheur ». Chaque année, des élèves de collèges et de lycées de l’académie de Besançon rencontrent des chercheurs, enseignants-chercheurs ou doctorants dans les domaines des sciences physiques, de la chimie et des sciences de la vie et de la terre. « Cette opération a été lancée en 2005, année mondiale de la physique, par la Société française de physique », raconte Manuel Grivet, maître de conférences au laboratoire chrono-environnement, et coordinateur du programme. Depuis, le dispositif s’est étendu à l’académie de Dijon, en partenariat avec l’Université de Bourgogne. « Cette année, à Besançon, 23 chercheurs de physique-chimie ont été mobilisés autour de 36 classes », détaille Manuel Grivet, qui précise que plus de 22 000 élèves ont profité d’« Une classe, un chercheur » depuis son lancement.
Des rencontres et une visite des laboratoires
Parmi les chercheurs participants, Sarah Meyer, maître de conférences en chimie, a suivi une classe de première du lycée Edouard Belin de Vesoul, ayant choisi la spécialité physique-chimie enseignée en anglais. Lors de leur première rencontre, au lycée, la chercheuse a présenté son parcours universitaire et sa carrière. « Puis je leur ai expliqué une partie de mes recherches ». Pour la troisième et dernière session, ce sont les lycéens qui se sont déplacés au laboratoire cChrono-environnement, à Besançon. Pour la plupart d’entre eux, c’est leur première visite à l’université, et les voilà directement plongés au sein des laboratoires des chercheurs. Par petits groupes, ils rencontrent les uns après les autres quelques collègues de Sarah Meyer. Chacun donne un aperçu de son travail. Manuel Grivet a ainsi préparé un atelier autour des zéolithes. Sur une table, il a posé une structure moléculaire qui représente la géométrie de ce minéral qu’il étudie de très près. Et dans un bécher, des billes de zéolithes permettent aux lycéens d’expérimenter notamment la chaleur qu’elles dégagent au contact de l’eau. « Elles ont des priorités magiques ! » s’enthousiasme le chercheur, devant les yeux attentifs de Clovis, Hugo, Antoine et Gonzague. Au sous-sol, les lycéens découvrent ensuite les appareils utilisés par les chercheurs : des spectromètres, un laser…
Du concret !
Après une matinée à arpenter les couloirs, ils ont « une meilleure idée de ce qu’est le métier d’enseignant-chercheur », affirme Isalys, qui a l’ambition de devenir maître de conférences. « Je ne savais pas que les chercheurs géraient eux-mêmes les prélèvements, remarque de son côté Hugo, j’avais plus l’image de la partie en laboratoire. » Giulia, elle, est surprise de la diversité des objets étudiés : « C’est intéressant qu’il y ait des choses aussi variées au sein d’un même établissement ». Au fil des explications des chercheurs, ils ont aussi acquis de nouvelles connaissances scientifiques : « C’est beaucoup plus poussé que ce qu’on voit au lycée », constate Clovis. « Notre principal objectif est de répondre à leur question : ‘À quoi sert ce qu’on apprend en cours ?’ », résume Manuel Grivet. « Ils retrouvent dans les ateliers des éléments qu’ils ont vus en cours, et qui deviennent concrets, confirme Rozenn Nouvel, l’enseignante qui accompagne les élèves du lycée Edouard Belin. Ça leur montre que ce qui pour eux est purement scolaire peut devenir le quotidien d’un chercheur ! » De quoi faire naître des vocations ? « Ça me donne encore plus envie de travailler dans la recherche ! » assure en tout cas Clovis.
Camille Jourdan
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