En sortant d’école d’ingénieur, Raphaël Blot a commencé par travailler dans le domaine du pétrole avant de poursuivre sa carrière dans le béton (
voir article). C’est l’un des avantages de la chimie : les diplômes ouvrent des perspectives polyvalentes.
«La chimie reste un créneau porteur dit-il, avec notamment de nouveaux métiers dans la dépollution, les énergies renouvelables».
On comprend que la science qui étudie la composition de la matière et utilise ses éléments pour opérer des transformations ait une place répandue. Mais on ne soupçonne pas toujours à quel point. En France, environ 200 000 personnes travaillent dans l’industrie chimique.
«La chimie est présente partout, en amont de tous les secteurs industriels résume Patrick Zanini, délégué général de l’UIC Bourgogne-Franche-Comté.
Dans la santé, le sport, l’habitat, etc., la chimie intervient. Par exemple, il y du gaz dans les portables. Or quand on parle smartphone, on pense électronique mais pas chimie. Pourtant, sans elle, pas de smartphone». Il reconnaît que
«l’image n’est pas toujours très bonne» mais qu’il ne faut pas seulement s'en tenir aux idées toutes faites.
«La chimie met au point des innovations que l’on vend aux industriels pour qu’ils l’intègrent dans leurs process». Le but est d’améliorer les produits.
«Nous sommes au service du développement durable» assure-t-il.
Attirer les jeunes talents
Le site de l’
UIC (1) évoque l’avenir parmi les priorités de la profession : faciliter le passage à une économie circulaire, en s’appuyant notamment sur la chimie du végétal ou le recyclage des matières premières ; promouvoir la chimie durable auprès des industriels pour diminuer l’empreinte environnementale de l’industrie chimique et des industries clientes ; utiliser de nouvelles matières premières et concevoir des produits à faible impact environnemental. L’UIC ne s’en cache pas : elle veut améliorer l’image en restaurer la confiance du public ainsi qu’attirer les jeunes talents.
«A l’heure actuelle, nous avons besoin d’opérateurs motivés précise Patrick Zanini. L
e niveau d’embauche est le bac pro». La chimie n’est pas seulement le domaine des chercheurs et des ingénieurs. La profession est constituée à parts égales de cadres, d’agents de maîtrise et d’ouvriers.
«La répartition est un peu différente dans la région en raison de la présence de la plateforme industrielle de Tavaux. Ici, nous avons plutôt 50 % d’ouvriers et employés, 26 % d’agents de maîtrise et 24 % d’encadrants».
En plus d'un diplôme quelles qualités sont primordiales dans ce secteur ?
«Notre maître-mot, c’est la sécurité. Il faut des gens absolument rigoureux. Avec ça, comme c’est un domaine où le travail en équipe est important, il faut du "savoir être". Et puis, pour les embauches à partir de bac+2, il est indispensable de parler anglais. Toutes les entreprises le disent». Il pointe une autre caractéristique en ce qui concerne les opérateurs : beaucoup d’emplois du temps en 5x8 sur l’ensemble de l’année.
«Donc du travail de nuit, ce qui explique en partie que la répartition nationale du secteur soit constituée de 60 % d’hommes. Mais il y a une forte montée des femmes dans la pyramide. Au niveau de l’encadrement, on approche de la parité».
Ses arguments pour convaincre les jeunes de s’orienter vers la chimie : des rémunérations plutôt attractives, des perspectives d’évolution généralement importante au sein des entreprises et une grande possibilité de travailler à l’international.
S.P.
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