Prise de conscience et politiques incitatives laissent-ils présager de nouveaux métiers et nouveaux emplois dans les énergies renouvelables ? Pour l'instant ce sont surtout de nouvelles formations qui voient le jour. Dédié aux énergies renouvelables, le journal "Systèmes solaires" en recense actuellement 130 en France, allant du CAP à l'ingénieur.
Sur le terrain, c'est un peu flou même si l'on évoque l’arrivée prochaine de milliers d'emplois spécialisés "énergies renouvelables" (dans le solaire, l'éolien ou encore la biomasse). Pour l'instant ce sont surtout les professions du bâtiment qui doivent intégrer de nouvelles méthodes de travail.
Moins connus, les métiers de l'efficacité énergétique sont eux en développement. Le Pôle énergie Franche-Comté évalue par exemple à 2500 le nombre de professionnels en plus dans la région d'ici 2013. Exemple révélateur, les techniciens du diagnostic. Leur rôle : évaluer la performance énergétique d'un bâtiment, que ce soit en préalable à une rénovation, à une construction ou à une vente. Ils réalisent tests d'étanchéité à l'air et audits énergétiques, notamment pour les particuliers.
L’obligation de diagnostic
va porter le marché
Une vingtaine de bureaux d'études sont actuellement conventionnés en Franche-Comté. Parmi eux, Gest'énergie, entreprise alsacienne qui a installé une antenne à Mandeure. "On l'a ouverte car nous avions de plus en plus de demandes dans la région explique Julien Bride, responsable de l'agence franc-comtoise. Nous accompagnons les maîtres d'ouvrage pour construire ou rénover des bâtiments à performance énergétique. Il y a de plus en plus de diagnostics pour de la rénovation avec des préconisations aux niveaux de l'isolation, des systèmes de chauffage, de la production d'eau chaude, de la ventilation. A mon sens, il y aura de plus en plus besoin de gens capables de suivre des projets basse énergie. De même que dans le bâtiment il va falloir de plus en plus d'ouvriers et de chefs d'équipes qualifiés dans la réalisation pratique de ces projets. Actuellement, on a du mal à en trouver".
Même la crise ne semble pas atténuer les perspectives. "Il y a un petit ralentissement en constructions neuves, mais le gros du marché sera la rénovation avec la mise en place de nouveaux labels et réglementations".
Dans la région, une dizaine d'autres opérateurs sont autorisés par le programme Effinergie à réaliser des tests d'infiltrométrie et de thermographie. Amandine Rapenne, attachée commerciale de DER à Besançon reconnaît qu'il y a des perspectives d'avenir "car en matière d'énergie, on ne va pas reculer et à partir de 2012 ces tests seront obligatoires. Il y aura énormément de diagnostics". Mais elle souligne que l'on demeure encore dans une émergence à venir. "Aujourd'hui, il est encore tôt pour parler de marché porteur d'emplois. Nous, nous faisons par exemple 2 à 3 tests par mois.Tant qu'il n'y a pas d'obligation, constructeurs et architectes sont assez réfractaires. En particulier parce que la basse consommation implique des contraintes et qu'ils ne sont pas formés pour". L'éducation, la sensibilisation et surtout les perspectives d'économie jouent cependant en faveur des tests. "Récemment, nous sommes intervenus en fin de chantier de rénovation d'un collège bisontin. On s'est aperçu d'un défaut sur toutes les fenêtres. Elles ont été remplacées, mais s'il n'y avait pas eu les tests, cela n'aurait pas été le cas et l'efficacité énergétique de cette rénovation aurait été moindre".
S.P.
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