mars 2011

Etudes et handicap : pour qu'accessibilité rime avec égalité

A l'heure où l'on aborde les avancées sur l'accessibilité des handicapés, Matthieu Delanoë, étudiant qui a perdu l'usage de ses jambes mais pas de sa tête, témoigne de sa situation, notamment face aux moyens d'accès à l'université.

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Tous les établissements publics ont jusqu'à 2015 pour devenir accessibles à tous, quelque soit le type de handicap. Des bilans sont réalisés à mi-parcours de l'application de la loi du 11 février 2005, qui prévoit l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées. L'Etat devait ouvrir la marche en aménageant préfectures et universités pour le 1er janvier 2011. Selon l'APAJH (Association pour les Adultes et Jeunes Handicapés), cette notion d'accessibilité "est avant tout une histoire de mieux-être ensemble dans un environnement accueillant et adapté".
Matthieu, 23 ans, étudiant en 2e année de médecine et paraplégique depuis 2006 est, par sa personnalité forte et volontaire, un modèle d'adaptation ; il prouve que le handicap n'est pas une fatalité. Selon lui, les normes d'accessibilité partent de bonnes intentions, mais sont mal pensées. Comme si ceux qui les mettaient en place ne s'étaient jamais réellement confrontés au handicap. "On met en œuvre des moyens pour que tout le monde ait accès aux locaux, mais bien sûr ça ne compense jamais tout le reste." Ces dispositifs encouragent la mise à l'écart, la stigmatisation. On sépare trop souvent les accès "handicapés" de ceux des "valides", on ne fait pas en sorte que tout le monde soit réuni. Le plus insupportable pour Matthieu, ce ne sont pas les obstacles, c'est surtout le fait de ne pas avoir la même place que les autres dans le lieu ou le groupe, d'être intégré, mais à côté.
Son accident et l'immersion pendant plusieurs mois dans le milieu médical ont été un déclic dans son choix d'orientation, particulier étant donnée sa situation. Il se voit médecin généraliste, mais s'intéresse aussi à la neurologie, à la psychologie et aux médecines parallèles.
D'autres aspects contraignants de son handicap sont souvent oubliés, comme la fatigue et la douleur. Le manque de temps pour les études, en partie lié à celui perdu au quotidien, ne le met pas forcément dans les meilleures dispositions de travail. Pourtant, il refuse de voir la pitié ou le malaise dans le regard des gens. "Les autres sont une sorte de miroir, s'ils pensent que ma vie est triste, ça traduit un mal-être dans la leur. Ma vie ne se résume pas à mon fauteuil."

Amandine Jarrot
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