Dans les sections d’horlogerie du
lycée Edgar Faure, les élèves savent qu’ils sont à peu près sûrs d’avoir du travail. En CAP ou en BMA (brevet des métiers d’art), ceux qui sortent trouvent,
«relativement facilement» selon l’encadrement du lycée.
Après le DMA, c’est encore plus évident pour les étudiants qui ont choisi cette voie.
«Tous ceux qui ont eu le diplôme en 2014 ont un emploi» confirme Jacques Dromard, enseignant en horlogerie au lycée. Il faut dire que Morteau propose le seul DMA de ce domaine en France. Les élèves viennent de la région mais aussi de toute la France pour suivre cet enseignement spécialisé (1).
Longtemps mise à mal, avec un berceau bisontin particulièrement sinistré, l’horlogerie connaît un certain regain d’activité. Il est principalement dû au luxe. Selon le Fonds national de promotion et de communication de l’artisanat,
«le haut de gamme a le double avantage d’offrir des débouchés et de s’imposer face aux importations bas de gamme».
Assurance particulière pour les élèves, la Suisse offre actuellement une sécurité supplémentaire.
«C’est vrai que beaucoup d’élèves y vont. Mais ce n’est plus forcément par intérêt financier, précise Jacques Dromard
. Les entreprises françaises ont franchi un pas concernant les salaires et si l’on prend tout en compte, comme les déplacements, ce n’est pas forcément une bonne idée d’aller en Suisse. Nos élèves travaillent aussi en Franche-Comté. Mais l’intérêt de ces deux marchés est d’offrir suffisamment de places pour absorber les élèves formés». C’est également une profession où l’on peut très vite évoluer en entreprise. Un salarié peut également décider au bout de quelques années de travail d'en reprendre ou créer une.
A Edgar Faure, ils sont environ 200 en formation initiale ou en apprentissage. Le DMA ne compte que 15 places.
Ce diplôme est un complément élevé au CAP et au BMA. Les élèves apprennent à restaurer des pièces anciennes et à concevoir et réaliser une complication (2) sur un appareil horaire, souvent à partir de cahiers des charges esthétique et technique donné par une entreprise du secteur.
Qualités requises ?
«Il faut être calme, patient, réfléchi résume Jacques Dromard
. Je ne crois pas aux vrais manuels. Le bon manuel est celui qui réfléchit avant de toucher. Cela dit, que ce soit pour la mécanique ou la conception, une fois qu’on a compris ce qu’il faut faire, le réaliser exige de la dextérité».
Les élèves présents le confirment. En cours, ils ont l’air passionné par
«la réalisation et la mise en conformité d’un balancier spiral». C’est assurément complexe, mais ce n’est pas la difficulté technique qui les effraie. S’il faut vraiment trouver un inconvénient à leur future profession, c’est plutôt du côté
«de la posture de travail et de la hauteur des établis, sachant qu’il faut rester 8 h par jour à un poste de travail. Et peut-être les yeux qui fatiguent».
S.P.
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