L’île du Girard à quelques km de Dole. 135 ha de réserve naturelle sur d’anciens méandres du Doubs à la confluence avec la Loue, devenus zone humide. Un espace idéal pour oiseaux, amphibiens, couleuvres et quelques mammifères types blaireaux, martres, chevreuils ou chats forestiers. Des chevaux polonais (konik polski) ont également été introduits. Un lieu accessible au public entretenu par les bénévoles et salariés de Dole environnement.
Il y a du travail. Après avoir récemment rénové le sentier pédagogique, installé des modules ludiques, ils projettent de remettre à niveau une partie du terrain. Ils envisagent également la fabrication d’une palteforme d’observation des oiseaux.
Parmi les salariés, Hugo Barré-Chaubet, 25 ans, arpente les lieux depuis le mois de mars.
«On aimerait être tout le temps sur le terrain. Mais cela ne représente pas la moitié du temps de travail. Les métiers de l’environnement, c’est aussi beaucoup de bureau : dossiers à remplir, recherche de subventions, appels à projets, recherche de personnes ressources… »
Sa profession : animateur nature et éducateur à l’environnement.
«D’un côté de l’animation classique où l’on met en contact le public avec l’environnement et de l’autre la transmission de certains messages et valeurs». Avec Dole environnement, il s’adresse aussi bien à des scolaires qu’au grand public. Cet été, il a participé à
Ecodéklic, manifestation de sensibilisation organisée par la maison de l’environnement.
«Cela nous a permis de toucher une centaine de personnes, en majorité d’ici, mais aux profils variés : familles, retraités, jeunes adultes… Cela nous encourage à persévérer. Nous pensons aussi à des formations pour le grand public autour de la biodiversité. Ce sera plutôt de l’ordre de la transmission des connaissances dans l’idée que le public puisse apporter un appui au recensement des espèces. Même si, dans mon discours, il est toujours forcément question de respect de la nature, de développement durable, de prise en compte de l’environnement. On ne fait pas de la connaissance pour la connaissance. Il y a toujours des enjeux qui chapeautent nos actions : pourquoi faut-il éviter de dégrader,pourquoi y a-t-il des espèces fragiles, etc».
Croiser compétences
et centres d'intérêt
Hugo a quant à lui été formé par le CPIE de la Bresse du Jura. Il est venu du Var pour suivre un BP Jeps éducation à l’environnement vers le développement durable.
«Avant, j’ai fait un an de psycho et 3 ans de Staps, ce qui n’a rien à voir. J’ai aussi fait beaucoup d’animation et j’ai voulu croiser ces compétences avec mes centres d’intérêts. J’ai toujours été sensible à l’environnement. La formation du CPIE m’a beaucoup apporté, notamment en termes de formalisation, de techniques spécifiques d’éducation à l’environnement. Cela a vraiment confirmé ce que je voulais faire. Pour intégrer cette formation, je pense qu’il faut être porté par des valeurs, une envie de découvrir et faire découvrir».
Il a eu la chance de trouver du travail rapidement.
«Ici, en plus ! Quand je suis arrivé, je suis tombé amoureux de la Franche-Comté». Il occupe une fonction que beaucoup lui envieraient. Mais il prévient.
«Il faut être porté par des valeurs mais savoir que ce que l’on fait dépend souvent de décisions extérieures. Il faut être honnête, parfois c’est démoralisant. Mais il faut savoir rester motivé, être force de proposition, ne pas se laisser accabler si à un moment un projet ne marche pas. Sinon, ce n’est pas dans ce secteur qu’il faut venir. C’est aussi un domaine dans lequel il faut avoir vraiment envie de s’investir. Mes connaissances, c’est d’abord pendant mon temps libre que je les acquière. L’environnement amène à parler de nombreux sujets, animaux, déchets, climat, etc. C’est vaste mais c’est ce qui est passionnant».
S.P.
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