En pleine crise, il existerait des métiers aux débouchés certains ? Depuis quelques années les cadres et responsables informatiques vivent une situation d’exception. En 2012 encore, les grandes entreprises rivalisent pour attirer les diplômés. Même si toutes ne vont pas jusqu’à inviter chaque année 150 étudiants 3 jours à Serre-Chevalier, tous frais payés, comme le fait Akka Technologies depuis une douzaine d’année – sauf en 2009, année où la crise était décidément trop forte.
Comme pour beaucoup d’autres sociétés portées sur les nouvelles technologies, «les jeunes diplômés sont indispensables pour se maintenir à un haut niveau technique» justifie-t-on chez Akka.
Dans l’enquête besoin de main d’œuvre, les responsables et les cadres R&D et études informatiques figurent parmi les 15 professions à plus fort recrutement potentiel. Dans ce palmarès, ils représentent le seul métier à formation supérieure. Encore plus significatif, les entreprises interrogées imaginent une difficulté à recruter dans près de 45 % des cas. Autant dire que les jeunes qui se forment actuellement ont toutes les chances de leur côté, qu’ils soient ingénieurs ou titulaires d’un master.
Bruno Tatibouët, directeur du département des enseignements informatiques à l'Université de Franche-Comté, le confirme. «Si on arrive à bac+5, on est sûr de trouver un emploi stable. Des étudiants de master sortis en 2011, il n’y en n’a pas au chômage. Le salaire moyen d’embauche est 2000 euros net. Beaucoup trouvent du travail dans la région où il existe des débouchés de haut niveau».
Parmi les raisons, certaines entreprises sont directement issues des formations et des labos de l’Université. Par exemple Covalia, installée à Besançon-Temis. Cette société élabore des logiciels de télémédecine permettant un travail collaboratif à distance entre praticiens. Ils servent notamment à la prise en charge en téléconsultation d’accidents vasculaires cérébraux par des médecins spécialistes. Créé en 2007, la société compte aujourd’hui 12 salariés, dont 8 informaticiens chargés de développer les logiciels. Julien Vouillot présent dès l’origine confirme l’intérêt porté à l’Université de Franche-Comté : «On reçoit beaucoup de stagiaires et 7 ou 8 d’entre eux ont déjà été embauchés».
Autre réussite directement issue de l’Université de Franche-Comté, Smartesting. Son domaine, les solutions informatiques de tests, pour des systèmes d’informations complexes dans les domaines de la banque, de l’assurance ou des télécommunications. Créée par Laurent Py et Bruno Legeard en 2003, elle compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs. Elle aussi puise une grande part de ses ressources humaines à l’Université de Franche-Comté.
«Un bon vivier, c’est clair» assure Laurent Py. Ce que confirme le label A octroyé aux 2 masters à la rentrée 2012. Ils sont les seuls de l’UFR sciences et techniques à l’avoir obtenu.
Covalia et Smartesting, sur deux marchés très différents, montrent un accès à l’emploi très diversifié pour les élèves. Le savoir-faire de la conception logicielle s’étend même à tous les secteurs d’activité. Que faut-il pour y accéder ?
«De la motivation, des facultés d’adaptation, de la facilité à travailler en équipe. Et savoir sourire, c’est toujours mieux» selon Julien Vouillot. Bruno Tatibouët ajoute «de la curiosité d’esprit, de la capacité à travailler et à s’impliquer, de la rigueur scientifique». Et un aspect moins attendu : «savoir communiquer. Un informaticien n’est pas quelqu’un d’assis toute la journée devant son bureau. Il doit discuter, écouter les clients et les fournisseurs, travailler en groupe car un logiciel est une œuvre collective».
Stéphane Paris
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