«On se tient bien, on a le regard droit, on sort les mains de ses poches. Ici, on est déjà dans l’aviation». Claude Domergue s’adresse à des collégiens et lycéens bisontins inscrits pour passer le brevet d’initiation aéronautique (BIA), diplôme de l’Education nationale. Ces derniers se retrouvent chaque jeudi soir au lycée Jules Haag pour une séance de cours collective.
Tous disent avoir envie de voler. Sur la vingtaine d’élèves présents, 3 l’ont déjà fait. Mais pas question d’approcher un avion pour l’instant. Pour eux, en ce début d’année, c’est tableau noir et notions de météorologie. L’aéroclub de Besançon La Vèze, dont Claude Domergue est responsable et instructeur, est l’un des 200 en France à avoir signé une convention avec l’Education nationale. En fin d’année, les élèves auront droit à un vol d’initiation, «pour découvrir de façon concrète ce qu’ils auront appris». D’ici là, ils auront acquis les connaissances théoriques de base pour apprendre à voler. Outre la météo, elles concernent l’aérodynamique et la mécanique de vol, la connaissance avion, l’histoire de l’aéronautique. «98 % des élèves obtiennent le brevet» assure Adriana Domergue, présidente de l’aéroclub.
Même chose à Belfort où l'ACBR (aéro clubs de Belfort et sa région) organise le BIA pour des lycéens de Follereau, Courbet et Condorcet. Le 7 décembre, une dizaine d'entre eux ont été accueillis par le département génie thermique et énergie de l’IUT de Belfort-Montbéliard pour assister à deux travaux pratiques portant sur l’aérodynamique et la mécanique du vol : petit cours sur le fonctionnement d’une soufflerie et différentes mesures de grandeurs très importantes en aérodynamique telles que le Cx, le Cz, la portance ou encore la finesse d’une aile d’avion.
«Voler, c'est facile»
Le BIA est un diplôme français qui sanctionne une culture générale dans le domaine aéronautique. Il est délivré conjointement par le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie et par celui de l'Education nationale. Ce diplôme ne permet pas de voler, «mais de toute façon c’est assez facile» affirme Claude Domergue. Beaucoup plus que le permis de conduire apparemment : «en une dizaine d’heures de vol, on peut apprendre les notions minimales pour décoller». Décoller et atterrir sont surtout affaire d’automatismes. Encore faut-il passer le brevet de base (qui n’existera plus en 2018) que l’on peut obtenir dès 15 ans (1). Ce que font environ un tiers des élèves qui obtiennent le BIA (mais ce dernier n’est pas indispensable). Certains d’entre eux ont droit à des bourses permettant de diminuer le coût du brevet, d’environ 2500 pour le 1er niveau, 4000 pour le 2e.
Mais pour eux, le brevet donne également lieu à une sensibilisation à ce monde particulier de l’aéronautisme «empreint de pragmatisme, de logique, de rigueur mais aussi de réflexions philosophiques». Et puis cela peut constituer une première approche pour une «orientation vers les métiers de l’aéronautique» estime Philippe Rouillier, proviseur adjoint de Jules Haag. Les élèves le confirment : certains sont là pour découvrir, d’autres parce qu’ils ont en tête de devenir pilote, ingénieur, mécanicien… «Le BIA est de toute façon positif sur un CV ajoute Claude Domergue. On peut aussi être embauché dans un monde étranger à l’aéronautique parce que ce dernier est porteur de valeurs, d’une éthique». Le regard droit, les mains hors des poches, on y revient.
S.P.
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