Un pacemaker sans pile alimenté par l’énergie du corps humain. Des capteurs qui permettent de réguler précisément le moment et le dosage d’une prise de médicaments. Ces deux exemples parmi de nombreux autres illustrent le potentiel d’innovations que recèlent les microtechniques en matière de santé. Ce n’est pas nouveau. Les micro-caméras introduites dans le corps humain sont déjà du domaine de l’usuel. Mais la miniaturisation explique l’environnement favorable à ce développement dans la région. Sur les 286 projets labellisés par le pôle des microtechniques ces 10 dernières années, un tiers concernaient la santé. On retrouve la même proportion dans la pépinière Temis innovation : actuellement, 7 des 21 entreprises accueillies sont orientées vers ce secteur. A l’image de Miravas, dont le fondateur Nicolas Rauber possède les diplômes des deux écoles d’ingénieurs proches de Temis (
Ensmm et
Isi FC), s’installer ici a des avantages :
«Nous trouvons à proximité tous les partenaires et les savoir-faire dont nous avons besoin. Tous nos sous-traitants sont ici».
Cette chance pour la région est encore un héritage de l’horlogerie, spécialité qui a mené à celle des microtechniques.
«La tendance à miniaturiser est assez générale note Pierre Vivien, directeur du pôle des microtechniques,
mais dans le médical, c’est évident. Aujourd’hui, on utilise des cathéters de quelques mm qui sont multifonctionnels. Et chaque fois qu’on miniaturise, on gagne en poids, en coût, en efficacité, en confort pour le patient. En parallèle, le développement des systèmes intelligents est également une compétence locale forte».
Dans le nord Franche-Comté, le médical est l’une des 7 filières mises en avant par l’agence de développement économique. Là aussi,
«c’est un secteur d’activité émergent qui se développe grâce aux savoir-faire historiques des industriels locaux dans les secteurs de l'usinage, du polissage et des revêtements de surface. Plus de 70 industriels et partenaires composent le cluster des technologies innovantes de la santé (CTIS) du Nord Franche-Comté et permettent de proposer des solutions locales souvent méconnues par la filière médicale plus traditionnelle».
A Besançon, la technopole Temis croise les savoirs, les métiers et les disciplines scientifiques nécessaires au développement de la filière des dispositifs médicaux, incluant notamment le projet Bio Innovation (destiné à partir de 2018 à accélérer l’établissement de preuves de laboratoires et de preuves de concept dans le domaine des médicaments thérapeutiques innovants (MTI) et celui des dispositifs médicaux actifs). Tout cela en lien avec les établissements de santé (CHRU de Besançon et Dijon, EFS…), les lieux de formation, les labos, les salles blanches.
Pour mieux le signifier, tous les partenaires de la région Bourgogne-Franche-Comté viennent de se rassembler sous la bannière d’une marque,
Innov’Health.
«Cela représente 200 entreprises en Franche-Comté et à peu près autant en Bourgogne annonce Fanny Chedevergne, chargée de mission du pôle.
Pour comparer, le pôle de compétitivité Alsace biovalley, c’est 300 entreprises». Missions de la marque Innov’Health : développer les produits et services dédiés à la médecine du futur à l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, faciliter l’accès des entreprises aux nouveaux marchés. Cinq axes stratégiques : les dispositifs connectés, les thérapies innovantes, l’e-santé, la silver économie (santé des 3e et 4e âges) et bien-être et nutrition.
«L’inconvénient d’être une petite région a des côtés positifs pense Pierre Vivien :
moins de concurrence pour une start-up, moins de difficulté à trouver de l’argent, des interlocuteurs qui se connaissent bien».
Les entreprises sont plutôt de petite taille. Elles représentent un minimum de 1000 salariés, mais le
«secteur a un fort potentiel de croissance». Bon à savoir pour les jeunes qui souhaitent s’orienter vers ce domaine, d’autant que la région possède les formations adéquates.
S.P.
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