«Nous avons des étudiants qui sont recrutés suite à leur stage et nous avons des responsables qui nous disent qu’ils ont des difficultés à recruter. Actuellement, un jeune qui se forme pour devenir technicien de l’intervention sociale et familiale trouve du travail en étant un minimum mobile. Une situation qui va se trouver amplifiée par des départs en retraite prochains».
TISF : une formation de niveau IV menant à un métier du social peu connu, assimilé à tort à ceux de l’aide à domicile mais plébiscité par les employeurs selon Agnès Fostel, responsable de la formation à
l’IRTS de Franche-Comté.
L’Institut régional du travail social forme 15 élèves tous les 2 ans, en alternance avec l’établissement dijonnais. Principal rôle : intervenir dans le cadre de la protection de l’enfance en soutien à la parentalité. Pour cela, ils utilisent la médiation des tâches de la vie quotidienne (ménage, courses, sorties…). Non pas pour faire à la place mais pour faire avec les personnes.
«Ce sont les seuls travailleurs sociaux qui interviennent au sein même de la famille. Ils ont un rôle préventif, celui d’éviter les placements des enfants» précise Agnès Fostel.
«Ils sont au cœur de nouvelles préoccupations sociétales. L’idée est d’essayer de préserver la cellule familiale, d’impliquer tous les membres de la famille mais aussi d’agir en termes d’environnement social pour que la famille s’inscrive dans un territoire. C’est très riche sur le plan des relations humaines». Au-delà de ce cœur de métier, certains TISF interviennent ailleurs que dans les familles : pensions, maisons relais, établissements spécialisés type IMPro, auprès de personnes en difficulté, âgées ou handicapées.
Les TISF représentent l'une des 12 formations diplômantes proposées par l'IRTS.
«Globalement, nos formations ont un bon accès à l’emploi cadre Virginie Gresser, directrice de l’IRTS.
Mais cela ne suffit pas : pour avoir envie de devenir TISF comme pour nos autres professions, il faut avoir un intérêt pour l’autre et pour l’autre par rapport à des situations fragilisées. Quels que soient ces métiers, il s’agit de lien social et de savoir accompagner des personnes à prendre leur place de citoyen. Un travailleur social doit s’interroger sur la société, s’y intéresser et s’intéresser à ses problèmes et ses évolutions, être en position de citoyen éclairé et de formation permanente par rapport à ces thèmes. On ne travaille plus aujourd’hui comme il y a 30 ans».
Les TISF eux-mêmes sont issus des logiques d’entraide d’après-guerre en direction des femmes en difficulté par rapport à l’éducation des enfants. Le métier a évolué mais son histoire explique qu’il soit resté très féminin.
«Pour nous, la problématique de l’égalité hommes-femmes se pose à l’inverse des autres ! Nous avons tout au plus un garçon par promotion, mais le métier leur est ouvert car ils apportent une approche différente et une image masculine, paternelle dont on manque».
Hommes ou femmes, les qualités requises sont semblables : selon Agnès Fostel,
«de bonnes capacités d’adaptation à des situations singulières, une faculté d’entrer en relation, une écoute active, le sens de l’observation et de l’analyse. Il faut être capable de comprendre les problématiques et les compétences des personnes et de rechercher les ressources de l’environnement social et familial pour les aider».
S.P.
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