Chaque année, en France, des milliers d'enfants doivent interrompre l'école plus ou moins momentanément pour cause de blessures ou de maladies. D'autres n'ont tout simplement aucun contact avec les salles de classe en raison de maladies plus graves ou de handicaps rendant difficiles leur scolarité. Une situation jamais facile, ni sur le plan scolaire ni sur le plan psychologique et contraire à la règle fondamentale du droit à l'éducation pour chaque enfant. Pour les aider, un service d'aide pédagogique à domicile aux enfants malades et accidentés a vu le jour en juillet 98 suite à une circulaire de Ségolène Royal. Sa raison d'être est que «tous les enfants, même les enfants malades doivent conserver leur statut d'élèves» comme le rappelle Pierre Cuxac, coordinateur du service dans le Doubs. Ce qui sous-entend : ont le droit de développer leur personnalité, d'élever leur niveau de formation, de préparer leur insertion sociale et professionnelle, d'exercer leur citoyenneté. Auparavant, quelques associations de lutte contre les maladies ou comme les PEP - qui demeurent supports du service dans la plupart des départements - étaient les seuls palliatifs. Ou alors les parents devaient faire appel aux cours particuliers ou a l'enseignement à distance. Mais les premiers ne sont pas à la portée de tous et vont à l'encontre de l'accès gratuit à l'école. Quant aux seconds, s'ils permettent tant bien que mal de garder le contact avec l'école, ils négligent un aspect beaucoup plus important, le lien humain. Poursuivant une mission de service public gratuit, le Sapadema envoie des enseignants au domicile des enfants ne pouvant se déplacer, à raison de quelques heures hebdomadaires. «Le côté scolarité est important car on sait que c'est difficile de travailler seul, de s'astreindre à une discipline, mais la finalité est surtout d'éviter l'isolement dû à la maladie. Le service est un acte pédagogique, mais le prof qui se déplace est aussi un homme qui vient avec la vie de la classe, pas seulement avec son savoir. Le rapport à l'école est aussi un rapport à la vie. Et pour certains enfants, continuer à apprendre, c'est continuer à espérer, c'est une façon de lutter contre la maladie. Au début, j'ai même été étonné de voir l'envie de bosser de certains enfants, comme une façon de faire un pied-de-nez à la maladie.»
Comme chaque cas est particulier, un projet tenant compte de l'avis des médecins, des parents, de la maladie, est élaboré pour chaque élève. Même s'il faut intégrer ces données, si les cours se traduisent en heures supplémentaires, les enseignants répondent pour l'instant présents. «Il y a un élan de générosité et une conscience professionnelle assez forte note Pierre Cuxac, même si l'on cherche toujours des volontaires susceptibles d'aider des élèves qui ne soient pas forcément de leurs classes».
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