Une à une, des corolles colorées s'élèvent en douceur dans le ciel à peine voilé du mont Poupet. Aux dires des parapentistes présents, le vent est assez bizarre en ce mercredi après-midi. Difficile de trouver un courant ascendant : la plupart des voiles descendent irrémédiablement, ne restant en l'air qu'une vingtaine de minutes. Mais quelques jours auparavant, l'un des membres du club Poupet vol libre est monté à 2800 m avant d'atterrir à St-Claude. La Franche-Comté est une région plutôt propice au parapente. La fédération française de vol libre y recense 15 clubs et la pratique trouve de bonnes conditions entre mars et fin septembre. "On peut arriver à voler 30 à 50 h dans l'année" se satisfait l'un des membres du club. Une fois en bas, certains n'hésitent pas à replier leur voile et à remonter pour un nouveau saut. S'il faut parfois de la patience pour se lancer, les préparatifs de départ n'ont rien de bien compliqué. Repliée, l'aile se porte dans un sac à dos, facilité d'emploi et de transport qui explique peut-être que le parapente ait pris le pas sur le delta. "Les deux disciplines sont très voisines dit Eric Chauvin, directeur de l'école Poupet vol libre. Elles utilisent les mêmes ascendances, les mêmes décollages. Il y a le même niveau de sécurité. Le coût est semblable même si le delta a l'avantage de s'user moins vite".
Pour une aile de parapente, compter environ 3000 euros, avec une durée de vie d'une dizaine d'années. Et si le parapente est classé sport à risques, les avancées technologiques ont réduit le nombre d'accidents depuis les années 1980. En moyenne, en France, il y a moins d'une dizaine de chutes mortelles par an pour environ 16 000 pratiquants. Ceux qui s'élancent ont tous les âges, la plus jeune ce jour-là étant une élève de la section sportive du lycée privé Jeanne d'Arc de Champagnole. Yann Berthier, son prof, la guide et la conseille par talkie-walkie. "On peut commencer dès 12 ans précise Eric Chauvin, il n'y a pas d'âge maximum et très peu de contre-indications à la pratique, essentiellement des problèmes de dos ou de coeur".
Le club compte actuellement 140 adhérents et possède 3 biplaces permettant également à des non-initiés de n'importe quel âge d'effectuer un vol en compagnie d'un des membres qualifiés.
Plaisirs innocents
du vol
Plus bas sur la pente du Poupet, des débutants s'initient avec l'école du club, écoutant les conseils d'Eric Chauvin. Il y a là des particuliers en stage (compter 380 à 450 euros), des élèves d'un collège d'Ornans et ceux de la section UNSS du lycée Considérant de Salins, présents tous les mercredis après-midi. L'affaire est déjà beaucoup plus laborieuse pour faire quelques mètres en hauteur. "Il faut grosso modo une cinquantaine d'heures pour apprendre annonce Eric Chauvin mais cela dépend beaucoup des individus".
S'il existe des compétitions, la majorité des pratiquants cherche d'autres plaisirs. "Le parapente peut procurer beaucoup de sensations indique Eric Chauvin. Tout d'abord celle de liberté. Quand on commence à s'élever, on est loin des tracas terre à terre du quotidien. Mais suivant les gens, il y a d'autres attraits : le plaisir du pilotage, la notion de découverte et l'aspect visuel, l'idée de se prouver quelque chose, de vaincre sa peur. D'extérieur, il y a un côté cool et décontracté mais cette discipline demande une grande rigueur. Elle apporte une certaine maturité, on le constate souvent avec les adolescents que l'on a en UNSS".
S.P.
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