Le site s'étend sur 222 ha, à côté de Port-sur-Saône. On y trouve des productions bovines, ovines, laitières, céréalières. On y cultive du blé, du chanvre ou du tournesol. 32 ha sont consacrés à l'agriculture biologique. Bref, une véritable entité économique agricole qui emploie 3 salariés et qui vend sa production. Mais pas seulement. C'est également un site aux fonctions polyvalentes, appartenant à l'EPLEFPA (Etablissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole) de Vesoul, l'un des 7 établissements agricoles francs-comtois.
"Nous sommes à la fois ferme pédagogique, ferme expérimentale et producteurs explique Grégory Choux, directeur de l'exploitation. Nous recevons des élèves du lycée, des apprentis du CFAA, des stagiaires en formation continue qui viennent pour des stages, des travaux pratiques, des études de cas". Cette exploitation est en effet l'un des quatre centres de l'EPLEFPA avec le Legta, le CFA et le CFPPA de Vesoul. Il fournit un véritable domaine agricole grandeur nature pour permettre aux élèves d'appréhender les réalités professionnelles d'aujourd'hui. Il comprend notamment un hall technologique qui permet à l'établissement de jouer son rôle de pôle de compétences en agroéquipement à travers 6 ateliers spécialisés (moteurs, transmission, hydraulique, parcs et jardins, soudure, électricité). "Même les élèves des filières générales y viennent souligne Grégory Choux. Cela leur permet d'avoir connaissance d'une exploitation. Il ne faut pas oublier que seulement 1 sur 5 est issu du milieu agricole".
De la sensibilisation pour les uns aux enseignements de pointe pour les autres (le hall technologique apporte même un appui aux entreprises pour la mise en place de tests, d'innovations et de transferts technologiques), le site offre un panel large d'activités pédagogiques. D'autant qu'il a également vocation expérimentale : "nous avons notamment un programme axé sur l'agriculture durable, à travers la réduction d'utilisation des pesticides, la réduction de la consommation d'énergie, l'agriculture biologique, le tri des déchets. Un ingénieur enseignant consacre une partie de son temps à l'exploitation des données issues de nos expérimentations".
La ferme fait d'ailleurs partie d'un pôle d'excellence rurale porté par le Pays de Vesoul / Val de Saône et le Pays Graylois, qui a conduit à la construction d'une maison verte sur le site. Là encore, c'est à la fois une expérimentation et une utilisation en conditions réelles puisque la construction fait office depuis un mois de maison de fonction pour le directeur des lieux. "C'est l'une des 3 maisons construites ou rénovées à base de chanvre dans le cadre du pôle d'excellence rurale, avec le cinéma social de Dampierre-sur-Salon et la maison de la ruralité de Noroy-le-Bourg. Elle est en basse consommation, ossature bois, murs extérieurs en chanvre et comprend divers éléments comme des panneaux solaires, des baies vitrées plein sud, des murs ocres pour absorber la chaleur, un chauffage granulés bois… Des capteurs sont installés pour prendre des mesures et observer comment la maison vit, en conditions réelles. Cela servira également à des fins pédagogiques puisque le lycée du bois à Mouchard, le lycée Adrien Pâris à Besançon et le pôle énergie d'Héricourt seront destinataires des données enregistrées dans la maison. Les enseignants pourront s'en servir avec leurs élèves".
Le chanvre, biomatériau de plus en plus utilisé mais dont les propriétés sont encore méconnues sera notamment l'objet de toutes les attentions. D'autant qu'il est une filière d'exploitation à explorer pour le monde agricole. Grégory Choux note que la ferme pédagogique et expérimentale ne profite pas aux seuls élèves de Vesoul. C'est le cas pour la maison verte mais aussi pour d'autres programmes : "dans le pôle d'excellence rurale, nous avons par exemple travaillé avec le lycée Fertet de Gray sur la qualité des huiles végétales pures issues de la pression de graines de colza".
S.P.
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