Pendant une heure par jour, en moyenne, Laurène Perrot devient Promeneuse du net. Une activité qui, depuis cette année, fait partie de son travail d’agent d’accueil et d’animation jeunesse au centre social et culturel Tempo, à Dijon. « Le monde numérique est partie intégrante de la vie des jeunes, donc si on n’est pas présent, on perd quelque chose ». Mais ce monde est vaste et mouvant. Bien qu’âgée de 27 ans, rester au contact de la nouvelle génération lui demande de s’adapter. « Les réseaux changent, l’utilisation change. J’ai essayé Tik tok, car c’est très utilisé, mais c’est compliqué pour nous car on ne peut pas discuter. Comme beaucoup de jeunes jouent en ligne, je vais aussi sur Discord ». Sinon, « c’est Facebook, What’s app, Snapchat. Et j’ai une collègue pour Instagram ». A deux, elles mènent une veille de réseaux sociaux, l’une des missions des Promeneurs. « Il y a une grosse part de veille autour des risques, du harcèlement, de propos qui peuvent heurter, ce genre de choses ». Laurène a commencé sa mission PDN lors du premier confinement. Malgré les complications liées à la crise, elle a pu suivre une formation sur l’hypersexualisation des ados, sujet préoccupant sur les réseaux sociaux.
« On est présents pour faire de la prévention, voir si les jeunes avec qui on est en contact ont des soucis. Ce qui peut amener à prendre contact soi-même pour savoir s’ils ont des besoins, des questions, si tout va bien. Mais aller vers les jeunes est plus compliqué que d’être sollicité ». Même dans cet aspect le plus délicat, qu’elle rencontre de toute manière peu, la mission lui plaît. « Pendant le confinement, être en ligne, écouter, rassurer, était vraiment important. Je pense que les Promeneurs du net sont très utiles. Mais ils manquent encore de visibilité ».
Jusqu’à présent, pour Laurène, le contact avec les jeunes correspond surtout à l’autre partie de la mission, répondre à leurs questions. La majeure partie du temps, c’est une prolongation des relations tissées dans la réalité. « Je réponds en ligne majoritairement à des jeunes que l’on connaît, qui fréquentent le centre. Ce sont plutôt des filles, plutôt entre 15 et 18 ans. Mais on est là pour répondre à n’importe quel jeune. Je pense que le fait d’être en ligne est plus facile pour eux s’ils ont un problème, s’ils ont besoin de discuter ».
Dans les relations avec les jeunes, Laurène sait aussi qu’elle peut trouver une entraide, un partage d’idées auprès de ses collègues. Les Promeneurs du net forment un réseau. « On n’est pas livrés à nous-mêmes. Etienne Chavarot, qui gère les Promeneurs du net de Côte d’Or, nous propose des formations et des outils, nous aiguille, nous donne les principes. On a des contacts réguliers. Je sais que si j’ai un doute, je peux voir avec d’autres Promeneurs du net. On est accompagnés dans note rôle ».
S.P.
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