C’est une évidence : par rapport à l’automobile, le vélo c’est moins de nuisances et moins de pollution, entre autres. Une étude de décembre 2013 de la coordination interministérielle met des chiffres sur cette réalité. Et met en lumière des avantages parfois méconnus de la pratique. Avec une simple hausse de 1,2 points des déplacements domicile-travail – c’est-à-dire faisant passer la part d’utilisation des 2,4 % actuels à 3,6 – l’étude calcule que «145 décès seraient directement évités» (plutôt repoussés en fait) et que les 7000 tonnes de CO2 et 1000 kg de particules non déchargées associées à la réduction des nuisances sonores et à la baisse des affections de longue durée (diabète de type 2, maladies coronariennes, cancer du sein…) et des hospitalisations en découlant aboutiraient à des bénéfices situés entre 150 et 188 millions d’euros. Précision, la coordination a inclus dans l’étude les bénéfices (activité physique, réduction des pollutions et gaz) mais aussi les risques puisque le vélo expose aussi à la pollution et aux accidents (mais l’augmentation du nombre de cyclistes diminue mécaniquement le nombre d’automobilistes).
Cela étant, la balance reste largement positive. Il y a un «bénéfice très important essentiellement dû aux bénéfices de l’activité physique qui l’emportent largement, à la fois sur les autres bénéfices et sur l’ensemble des risques» concluent les auteurs. Par exemple, aux 149 décès anticipés évités s’opposent 5 décès supplémentaires qui pourraient être attribués à la pratique du vélo. Quant aux bénéfices de l’activité physique, ils sont les suivants : réduction des risques de maladie cardio-vasculaire, de diabète, de cancer du sein et du colon, «effets positifs sur l’hypertension, la dépression, le surpoids et l’obésité, etc.».
Autre chiffre d’intérêt, l’étude rappelle que les déplacements domicile-travail sont en moyenne de 3,5 km par trajet et que près de la moitié des déplacements en France, tous modes confondus, font moins de 4 km. Pour la voiture, 37 % des déplacements sont en-dessous de ces 4 km. Ce qui induit la constatation que l’augmentation envisageable de la pratique du vélo est loin d’être irréaliste : «ils ne requièrent pas un «effort» individuel conséquent puisqu’ils sont fondés sur des distances à parcourir identiques à celles constatées aujourd’hui».
Pour être incitatif, la coordination réfléchit à des mesures d’incitations fiscales à l’usage du vélo mais réclame aussi une politique liée, dont la mention montre ce qui fait le plus défaut : des itinéraires cyclables continus «notamment pour desservir les zones périurbaines ou rurales».
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