Cette année, ils sont 9 à se former pour devenir éco-interprètes avec le CPIE de la Bresse du Jura. Ils viennent de Franche-Comté mais aussi d’Alsace, de la région parisienne, de l’Ile-et-Vilaine ou de la Drôme. Ils sont 9 pour toute la France car cette formation créée il y a 24 ans est unique. Leurs parcours sont très différents mais ont pour points communs les qualités requises pour suivre cette formation, décrites par Jean-Luc Saulnier, directeur du CPIE : «un bagage environnemental issu de leurs études ou de leurs activités personnelles et le goût pour l’éducation, le souci de transmettre. Nous ne sommes pas dans le domaine de la protection ou de la gestion des milieux mais dans celui de la pédagogie, de la médiation». Autre notion importante, «ils sont formés pour devenir chefs de projet. Leur rôle principal est de concevoir et gérer des actions de sensibilisation, d’information et de formation à destination de tous les publics, enfants comme adultes, salariés comme décideurs». Autrement dit, «ce ne sont pas des animateurs même s’il leur arrive de consacrer une partie de leur temps à l’animation». Pour mieux situer, l’intitulé de la formation indique «chef de projet en ingénierie de l’éducation à l’environnement». Elle est reconnue comme formation diplômante de niveau II, soit bac+4.
Obtenir le diplôme demande 1600 h de formation en 11 mois, incluant 3 stages pratiques. C’est ce qu’il faut pour apprendre à concevoir des supports pédagogiques, des plans d’interprétation ou des supports touristiques, créer et animer des formations ou des activités éducatives, solliciter et mobiliser différents acteurs institutionnels te techniques. Leur domaine, c’est l’environnement au sens large, pas seulement la nature. Une collectivité ou entreprise souhaitant par exemple sensibiliser son personnel à l’utilisation de l’énergie peut faire appel à eux. «Historiquement, la formation est née des CPIE francs-comtois et de la fédération de protection de la nature. Au début des années 90, le besoin d’éducation à l’environnement était fortement ressenti dans les associations de cette couleur, dans la région mais aussi partout en France. Mais on manquait de personnes pour générer les actions. La formation est née pour répondre à ce besoin en termes de ressources humaines» cadre Jean-Luc Saulnier.
Le niveau de formation et sa spécificité ont un effet : tous trouvent du travail, à ce qu’indique le devenir des promotions précédentes. Ils sont dans des associations spécialisées dans l’éducation à l’environnement, mais aussi des organismes des secteurs de la valorisation du patrimoine ou du développement territorial, incluant des collectivités locales. Certains développent leur propre activité. «Quand on veut s’occuper d’environnement aujourd’hui, il faut des gens qui ont un certain niveau. Pendant des années, on s’est passé de prendre en compte le coût de l’environnement analyse Jean-Luc Saulnier. Maintenant, on s’aperçoit que l’environnement a une valeur. Si on veut apprendre aux gens à faire attention, il faut payer, au même titre que dans tous les autres domaines de formation». Longtemps, ce domaine a été considéré comme celui du bénévolat et du militantisme. C’est de moins en moins le cas, même s’il reste du chemin : en moyenne les diplômés ont des rémunérations autour de 25000 euros brut par an. «Mais ce n’est pas ce qui les motive principalement».
Stéphane Paris
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