Si les métiers de l’aide aux personnes figurent depuis quelques années en tête des secteurs pourvoyeurs d’emploi, la hausse des besoins s’est stabilisée depuis 3 ans. Ils demeurent cependant toujours porteurs de débouchés : la catégorie «aides à domicile, aides ménagères et travailleuses familiales» constitue cette année encore l’un des 10 métiers les plus recherchés et l’un des 10 métiers aux plus fortes difficultés de recrutement selon l’enquête Besoin de main d’œuvre de Pôle emploi. Dans un secteur vaste (la loi de 2005 relative au développement des services à la personne inclut 21 métiers), deux types de professions ont un réel avenir pour ceux qui s’y lancent, selon la Fepem (fédération des particuliers employeurs) : l’accueil et la garde de jeunes enfants d’une part, l’accompagnement à domicile d’autre part. Ce secteur est favorisé par le vieillissement de la population et le souhait exprimé par plus de 80 % des personnes de vieillir chez soi. Pour la garde des jeunes enfants, c’est le départ prochain en retraite de nombreux professionnels qui engendre l’appel d’air prévu. Il est renforcé en Franche-Comté par les particularités locales : ruralité, taux de naissances élevé et constat que la région est l’une des 3 en France où la garde des moins de 3 ans est assurée en grande majorité par les assistantes maternelles. Ici, les particuliers sont d’ailleurs les principaux employeurs (27000 salariés) devant les associations prestataires de services (6900 employés).
La Franche-Comté est également très bien pourvue en termes de formations avec des organismes tels que le réseau des Maisons familiales rurales, l’IRTS, l’Infa ou encore l’Afpa pour ce qui concerne la formation continue. Devant les besoins, le secteur s’est professionnalisé et désormais, à côté de titres de niveau V, il existe un BTS SP3S menant ses titulaires à devenir encadrants, responsables de structures.
C’est cette volonté de structuration du secteur qui conduit l’agglomération du Grand Dole à créer un pôle d’excellence des métiers du service à la personne. Dans l’agglomération, ces métiers et ceux de la santé (il y a des passerelles évidentes entre les deux) représentent un quart des emplois. Devant être inauguré ce mois d’octobre, le pôle aura notamment pour mission de développer l’emploi et la formation. A la fois lieu d’accueil du public et centre ressources pour les professionnels, le pôle du Grand Dole augure de ce que l’on appelle déjà «silver economy» ou économie du 3e âge. A moyen terme, il doit inclure une partie innovation qui correspond aux nouvelles technologies en domotique. Ces dernières sont fortement liées aux services à la personne en raison des demandes grandissantes d’habitats adaptés aux personnes âgées. Ce n’est pas anodin : de plus en plus, ces métiers se complètent d’appuis technologiques.
Reste un bémol important : des salaires faibles dus à la fréquence des temps partiels. Les personnes qui travaillent en emploi direct doivent trouver suffisamment d’heures et donc plusieurs employeurs. L’avantage d’être salarié d’un organisme de services à la personne est de n’avoir pas à se soucier de cette recherche. Il est également possible de travailler en mode mixte, associant les deux possibilités.
Stéphane Paris
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