David Hériban a créé son entreprise il y a 3 ans, en sortant de l'ENSMM (1). Percipio Robotics est spécialisée dans la conception de systèmes robotisés de micro-assemblage. Elle compte 5 salariés et certainement bientôt plus. Début février, le jeune chef d'entreprise a déjà les commandes pour faire vivre sa société toute l'année.
Selon lui, chacun peut devenir créateur d’entreprise. Encore faut-il avoir une idée qui fonctionne. Dans les microtechniques, l’environnement franc-comtois est très favorable. Il inclut un savoir-faire, un tissu de PME, des chercheurs très qualifiés, des formations reconnues. En remontant loin, cette situation provient de l'horlogerie. «A partir de cette tradition, on a su faire des très petites pièces, très techniques, dans différents matériaux» indique-t-on à l’ARD (Agence régionale de développement). «La filière ne concerne pas uniquement ce qui est petit complète Michèle Blondeau, directrice générale de Micronora (2). C’est en fait tout le domaine de la précision. Faire du précis sur des grosses pièces en fait également partie».
La filière franc-comtoise est symbolisée par la présence de Femto-ST (Franche-Comté électronique, mécanique, thermique et optique), unité de recherche qui réunit des compétences de toute la région, ou de Temis, technopole microtechnique et scientifique bisontine. Ces dernières années, elle a favorisé la naissance de nombreuses entreprises, à l’instar de celle de David Hériban. Elles oeuvrent dans la mécanique, le biomédical, la microplasturgie, le luxe etc.
«La filière n’existe pas de façon intrinsèque précise-t-on à l’ARD. En réalité, elle est partout. L’un de ses slogans est "Inside everything"». Exemple à l’appui : «quand on utilise un iphone, il y a plusieurs connecteurs sur le boîtier et parfois sur le fil des écouteurs. Il y a des grandes chances que ces connecteurs soient fabriqués à Dole, chez C&K components, une entreprise qui est partie de son savoir-faire historique dans les interrupteurs».
En Franche-Comté, on dénombre actuellement 406 entreprises pour environ 12000 salariés. Et des formations qualifiées de très bon niveau délivrées par l’Université de Franche-Comté, par son école d’ingénieurs IsiFC, par l’ENSMM, par l’UTBM, par le CFAI.
«Quand je recrute, je n’ai aucun mal à trouver ici annonce David Hériban. Pour tous les postes, on trouve une qualification en Franche-Comté. Mais c’est plus difficile de recruter aux niveaux BTS/DUT car les élèves sont totalement "phagocytés" par la Suisse».
Autant dire qu’il y a du travail et de l’avenir dans la filière. «On est dans un domaine d’innovation de classe mondiale avec un savoir-faire de haute précision. Il y a très peu d’endroits où l’on fait ce qui est fait ici» relate le jeune chef d’entreprise. On ne dit pas autre chose du côté de Micronora. Selon Michèle Blondeau, «les microtechniques occupent une place de plus en plus importante dans l’industrie mondiale et représentent l’un des secteurs les plus dynamiques, et porteur d’emplois. L’innovation est sans aucun doute l’une des raisons de ce succès. Beaucoup de ces entreprises se trouvent en Franche-Comté, et nous encourageons les jeunes à s’intéresser à cette filière qui pourra leur offrir des postes particulièrement intéressants».
L’évolution vers toujours plus de miniaturisation et/ou précision plaide dans ce sens. «Ce n’est certainement pas un avenir bouché» pense-t-on à l’ARD. Avis aux amateurs.
Stéphane Paris
(1) Ecole nationale supérieure de mécanique et des microtechniques
(2) Le salon des mictotechniques qui se tient tous les 2 ans à Besançon – Micropolis. Prochaine édition en septembre 2014.
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