Si l’on évoque le retour de l’été, des festivals, de la musique en plein air, Mystically tombe bien. Pour le duo vocal composé de Marie-Lou Fauconnet et Adeline Aurokiom, la musique est d’abord une fête.
« Ça correspond à nos personnalités. On n’est pas de nature pessimiste ou nostalgique. La musique pour nous est quelque chose de lumineux, qui doit donner la pêche. En live, on aime bouger et voir les gens bouger. Au retour des concerts, on sentait une envie des gens de refaire la fête. Les premières dates ont été très fortes en termes d’énergie partagée ».
Pour le retour des festivals, elles seront à Rencontres & Racines, dont l’esprit très festif est totalement en phase avec ce que propose Mystically. Une base reggae roots mais aussi soul et afro.
« Ça englobe beaucoup de choses dit Adeline. En live, ça peut partir en afrobeat. On cite de la musique africaine et les musiciens nous suivent dans le délire ». Leur backing band est formé de musiciens d’autres groupes, avec remplaçants éventuels quand les dates s’entrechoquent : Tom Moretti à la batterie, Victor Pierrel à la basse, Mathis Bouveret-Akengin aux claviers, John Sigwalt à la guitare. Mais le cœur de Mystically est un duo dont les voix s’accordent parfaitement.
« On a commencé il y a 15 ans raconte Marie-Lou.
On était choristes de deux groupes de reggae bisontins, Irie Team et Unitone. Même si on s’était croisées avant, on s’est vraiment rencontrées lors d’un concert commun à Paris. En attendant de passer sur scène, on a chanté ensemble et ça s’est super bien passé. Puis on a créé la formation à l’occasion d’un concert hommage à Bob Marley au Cylindre. On était 3, on a repris des classiques reggae ».
Le feeling, l’entente, la complémentarité ont lancé le groupe, devenu duo.
« On est toutes les deux choristes, on adore les harmonies, les polyphonies. Quand on a commencé à chanter ensemble, ça sonnait. Et on a les mêmes goûts, les mêmes influences ». Parmi leurs coups de cœurs récents, Marie-Lou cite la Marocaine Oum et Adeline Lila Iké, chanteuse jamaïcaine qui sera elle aussi à Rencontres & Racines.
Toujours plus de musique
La musique est omniprésente dans leur environnement.
« J’en écoute sans arrêt, je suis prof de chant » sourit Adeline. Marie-Lou s’y plonge quand son métier d’éducatrice et la vie de famille lui laissent le temps.
« J’aime toujours bien écouter du roots, surtout quand il fait beau ! C’est souvent la nuit que je travaille les morceaux ». C’est elle qui écrit les textes même si Adeline commence à le faire pour le prochain album. A l’image de «
Iration » suivi de «
Lonely » sur leur
2e album, les paroles peuvent être introspectives comme revendicatives car le
« reggae est traditionnellement vecteur de revendications et il y a des aspects sociopolitiques que j’ai envie d’aborder ». Leurs chansons sont en anglais car le registre musical s’y prête mieux, mais elles ne s’interdisent pas une évolution.
« Ça me vient naturellement en anglais et je trouve que c’est moins une mise à nu qu'en français. Mais on veut essayer d’aller vers le français et le créole. En général, j’écris et je gratouille ma guitare avec une idée d’accords puis, avec Adeline, on peaufine et dans un 3e temps, on arrange le morceau avec les musiciens qui, parfois, apportent une direction nouvelle. Par exemple on a ralenti « I wonder » lorsque Mathis a posé les accords et c’est devenu plus planant que l’idée de départ ».
Le studio est une divergence ou une complémentarité selon la manière dont on voit les choses. Adeline dit aimer
« le côté concentration et travail de la voix pendant plusieurs heures » tandis que Marie-Lou préfère le live à ce gros boulot au cours duquel il faut
« écouter, réécouter, réécouter, mixer, mixer mixer ! »
Mais c’est le prix à payer pour aboutir à des résultats tels que leur 2 premiers albums, qui devraient être suivis d’un EP vers la fin de l’année. Après avoir signé avec l’agence
Le Bruit qui pense, les deux chanteuses bisontines sont en pleine réflexion pour donner une dimension supplémentaire à Mystically en y consacrant plus de temps.
« Contrairement à nos musiciens, pour l’instant nous ne sommes pas intermittentes du spectacle et donc on a peu de temps pour se voir et travailler. Avec l’accompagnement du Bruit qui pense, on espère aller vers plus de professionnalisation et, dans un premier temps, faire plus de dates, notamment hors de la région ».
S.P.
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