août 2020

Nouveaux métiers, nouvelle école

Les CCI de la région ont créé l'Esadd à Dijon, pour répondre à des besoins non pourvus d'entreprises. Elle forme des jeunes polyvalents dans le domaine du numérique.
Photo Yves Petit

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Constat étonnant : à l’ère du numérique, certains profils manquent dans ce domaine. Au point d’être à l’origine de la création d’écoles comme l’Esadd à Dijon. « D’après les échos que nous avons, il y a un réel besoin de salariés polyvalents dans le numérique explique Nicolas Menuel, directeur des études de cette école créée en 2019. Un audit des PME de la région sur la transition numérique a confirmé ce besoin ». Il a conduit les CCI de la région (Côte d’Or Dijon métropole, Saône-et-Loire, Doubs et Haute-Saône) à lancer cette Ecole supérieure appliquée au design et au digital. « Nous formons des jeunes polyvalents avec des compétences dans ces deux domaines de prédilection. On ne s’en réjouit pas, mais la crise sanitaire a renforcé la nécessité, révélant leurs manques à certaines entreprises. »

Tous les bacs sont possibles pour postuler

Les élèves se lancent pour 3 ans, avec à la clé un bachelor digital designer reconnu par l’Etat. En 2022, l’école devrait ouvrir un diplôme bac+5 digital designer pour ceux qui aimeraient poursuivre leurs études. Pour l’instant, la première promotion d’une douzaine d’élèves vient de terminer sa première année par un stage en juillet. Indice, même avec la période du confinement, tous ont trouvé un lieu de stage. Parfois inattendu, comme celui de Laura Carquille, accueillie chez un brasseur dijonnais (voir ci-contre). « Je viens de lancer l’entreprise, déclare Arnaud, alors pour créer la communication graphique et digitale, les acquis de Laura sont déjà utiles. Elle a des compétences artistiques, maîtrise l’outil informatique et en plus de cela, est ponctuelle, à l’écoute. Elle est parfois réservée, mais c’est normal ». Nicolas Menuel confirme : « C’est un trait général chez nos élèves, mais ils sortent à peine du lycée. L’assurance viendra avec l’expérience ».
Pour la 2e rentrée, l’école a inscrit 22 élèves. Tous les bacs sont possibles pour postuler. Pour l’instant, l’école a choisi d’être hors parcoursup. L’admission se fait sur tests pour obtenir un dossier d’inscription permettant d’accéder à un entretien de motivation. « Nous sommes ouverts, nous avons un élève qui vient de BTS agricole. Nous cherchons d’abord des jeunes créatifs, capables d’être innovants, avec une appétence pour les matières enseignées. Peu importe leur provenance. De toute façon, pour le design et la programmation, on repart de zéro ».
Quels seront leurs fonctions dans les entreprises ? « Accompagner leur transition numérique, leur apporter des idées dans ce domaine. Nous voulons former des jeunes qui soient des trousses à outils ». L’école liste les intitulés potentiels : web designer, concepteur d’interface, concepteur d’objets connectés, développeur logiciel/mobile, data designer, animateur 3D voire startupeur. Chaque année, les contenus des cours sont répartis en 4 blocs (techno, design, projet, humanité) donnant des outils à la fois pour concevoir techniquement un projet et pour le mener à bien. Ils abordent même les sciences cognitives et les neurosciences.

S.P.
En photo
Nicolas Menuel.

En savoir plus
esadd.fr
Note : les frais d’inscription annuels sont de 5000 euros. La 3e année est possible en alternance.

Lire aussi :
Je suis en formation design et digital



Pédagogie particulière

La brochure de l’école met en avant plusieurs notions dont celles d’apprendre en faisant et de pouvoir mener ses propres projets. Nicolas Menuel évoque une « gamification de l’école » : elle calque en partie l’apprentissage sur les jeux vidéo, avec une mécanique de jeu, des badges à récupérer en cours d’année, des avatars à gérer, une pédagogie qui favorise l’engagement, la compréhension par soi-même, la compétition ludique. Autre aspect, l’implication des élèves dans leur environnement, qu’il s’agisse des cours ou de l’agencement, des bâtiments, pour lesquels ils sont consultés.

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