Il y a quelques temps, le PAEJ de Pontarlier était tenu par des psychologues. Mais le terme lui-même pouvait, à tort ou à raison, être un obstacle et avoir une connotation négative chez les jeunes. Aujourd’hui, la municipalité de Pontarlier a préféré le confier à une éducatrice spécialisée. Un changement symbolique, mais qui montre toute la volonté des pouvoirs publics de faire de ces lieux un accueil ouvert, à l’écoute, libre, où l’on accède facilement. Gratuit et anonyme évidemment. Avec ou sans rendez-vous.
Présente au PAEJ depuis cette année, Emilie Daclin s’adresse aux 11 – 25 ans. «Il est important qu’un jeune qui éprouve une difficulté familiale, relationnelle, scolaire ou autre ne reste pas tout seul. Pour cela c’est sans souci qu’il peut venir pousser la porte du PAEJ. Certains viennent aussi quand ça va, pour parler. Il m’arrive aussi de recevoir des parents qui ont une question ou un souci par rapport à un ado».
Alors que le PAEJ avait cessé d’exister pendant un an, cette éducatrice a vu, en fin d’année scolaire, 10 à 15 jeunes par semaine. «Des jeunes qui n’ont pas confiance en eux, qui ont perdu l’estime de soi, qui ont également perdu confiance envers des adultes souvent négatifs. J’entends souvent demander : est-ce que je suis normal ? Est-ce que je suis différent ? Est-ce que les autres pensent comme moi ?».
Peu d’entre eux viennent spontanément. Beaucoup lui sont adressés par d’autres professionnels, CPE par exemple. Mais l’idée n’est pas de renvoyer un ado d’une porte à l’autre.
«Je prends le temps de l’écouter à travers une prise de contact simple. Je ne juge pas et j’essaie de rassurer. Si la difficulté rencontrée ne relève pas de mes compétences, je passe le relais à une personne ou un organisme plus spécialisé : en orientation scolaire, en contraception, en aide psychologique, etc. Mais je ne lâche pas un jeune comme ça, au besoin je l’accompagne, je vais éventuellement avec lui à un rendez-vous pour l’aider à expliquer ce qu’il ressent».
La durée et le nombre de rendez-vous n’est pas fixe, c’est à la demande chacun.
«Je m’adapte à la demande. Il faut surtout que les jeunes s’approprient cet espace, qui doit être convivial et chaleureux pour eux. De même, il y a des horaires, mais il m’arrive de les recevoir en dehors. Rien n’est figé».
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