A l'évidence, un ouvrier paysagiste doit connaître les végétaux, s'en occuper, assurer leur développement et leur entretien. Compétence au coeur du métier, ,mais qui est loin d'être la seule. Au gré des chantiers, le paysagiste peut devenir maçon, menuisier, terrassier, conducteur d'engin voire plombier et électricien. Car il y a deux aspects au métier : l’entretien et la création. Et pour ce qui concerne la création, aucun chantier n'est semblable au précédent.
«Cela peut aller du petit bout de terrain à aménager à de la voirie en passant par la création d'un arrosage automatique, une terrasse bois, un éclairage, des plantations, un aménagement de cour» énumère Arnaud Paillard, chef de l'entreprise "Parcs et jardins" à Pugey.
Une grande capacité d'adaptation est donc demandée aux salariés.
«D’un autre côté, cela donne des tâches très diversifiées».
Pour connaître les bases des métiers précités, rien de tel que la pratique.
«C'est un métier où l'apprentissage est vraiment la meilleure solution» assure Arnaud Paillard.
Emmanuel Delavelle, coordinateur de la section des travaux paysagers au
CFA agricole du Doubs, confirme :
«Même au CFA, on fait beaucoup de pratique. On profite de nos 3 ha pour faire des exercices concrets. L'aspect théorique lui-même y est abordé dans ces exercices. De cette manière, les élèves comprennent pourquoi ils font du français et des maths».
Côté entretien, des tâches plus routinières mais tout aussi diversifiées : tonte, taille, petit élagage, bêchage, aménagement de massif, ramassage de feuilles, etc.
«C'est la plus grosse partie des contrats» indique Arnaud Paillard. Avec une sécurité d'emploi liée au cycle végétal.
«Du travail, il y en a. Depuis 15 ans que je suis à mon compte, je n'ai pas eu de soucis même si la crise a été difficile pour tout le monde».
Mais les paysagistes ont l'habitude des aléas, leur occupation dépendant des intempéries.
«Quand il neige, on peut faire de l'entretien du matériel relate Matthieu, salarié chez Jouffroy paysagiste à Avanne. On travaille moins et on compense lors des périodes où il y a plus de boulot». Il peut aussi arriver que le paysagiste fasse du déneigement.
Evolution récente, le développement durable.
«Les particuliers y sont devenus très sensibles et nous demandent d'en tenir compte» assure Arnaud Paillard. Le CFA a réagi en insistant sur ces notions auprès des élèves. Et en créant à la rentrée prochaine une formation spécialisation d'initiative locale "gestion durable du patrimoine paysager végétal en milieu urbain" :
«une formation innovante qui aborde des problèmes aussi divers que la gestion des eaux et des déchets, les alternatives aux pesticides ou les plantes indigènes» résume Emmanuel Delavelle. Et voilà une compétence de plus à mettre au crédit des ouvriers du paysage.
Stéphane Paris
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