Le prothésiste dentaire sculpte, moule et modèle couronnes, bridges, dents sur pivot, dentiers ou appareils d’orthodontie... Sur commande d'un dentiste, il fabrique, répare ou modifie des prothèses que l’on pose soit à la place des dents, soit sur les dents elles-mêmes en travaillant d’après les empreintes de la bouche effectuées par le chirurgien-dentiste. Il utilise, suivant les cas et la demande des patients, plusieurs matériaux : céramique, résine, métaux, pâtes, thermoplastiques. Une fois la prothèse achevée et essayée sur le patient, il peut intervenir pour d’éventuelles finitions. Dans son travail, il doit tenir compte de 3aspects essentiels : le fonctionnel, le biologique et l’esthétique.
Principales qualités demandées : minutie, propreté, exigence. “Celui qui sait travailler proprement gagne du temps et de la productivité” précise Stéphanie Roy, professeur au CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon. Pour donner une idée de ce qui peut attendre le futur professionnel, le métier se rapproche beaucoup moins de celui de dentiste que de celui d’horloger ! Même précision, mêmes gestes, même posture. A tel point que certains salariés bifurquent sans difficulté vers cette branche. Une perspective à ne pas négliger car les évolutions de carrière ne sont pas si nombreuses. Une fois qu’on est prothésiste dentaire, on peut éventuellement s’orienter vers la représentation commerciale ou, cas le plus fréquent, créer son propre laboratoire. Il existe également un certificat de spécialisation proposé par l’union patronale des prothésistes en formation continue, après 5 à 8 ans de pratique.
L’entrée dans la profession est actuellement relativement facile. Beaucoup d’offres d’emploi ne sont pas pourvues. “Tous nos élèves trouvent en ce moment confirme Stéphanie Roy. Beaucoup sont même embauchés par leur entreprise d’apprentissage. Il y a des labos qui investissent, des technologies qui évoluent, une demande constante”, ce qui explique un marché du travail ouvert. Pour y parvenir, on peut s’arrêter après un CAP en 3 ans ou le compléter par un BTM (niveau IV) et 2 ans d’apprentissage en plus. Bonne nouvelle pour les Francs-Comtois, une section BTM vient d’ouvrir à Besançon. Jusqu’à présent, il fallait quitter la région pour suivre cette section.
“Le BTM apporte la polyvalence indique Stéphanie Roy. En CAP, on apprend les choses simples et la polyvalence s’acquiert un peu durant les périodes en entreprise. Mais avec le BTM, on voit vraiment tous les aspects, prothèses mobiles, prothèses fixes, prothèses en céramique et on est capable de remplacer toutes les dents, ce qui n’est pas le cas en CAP”.
Le prothésiste travaille en laboratoire, à partir de moulages, sans contact avec les patients, contrairement à la plupart des professions paramédicales. “C’est un métier qui n’occasionne pas de difficulté particulière complète Stéphanie Roy. Ce n’est pas fatigant. Ce n’est pas trop répétitif car chaque dent est unique Il faut de la concentration mais pas plus que pour un boulanger. Les seuls points négatifs sont peut-être le bruit, mais les équipements des labos permettent de l’atténuer de plus en plus, et le côté rendement exigé par certains patrons”.
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