Quel est la mission d’Initiative Franche-Comté ?
La création de cette coordination fait partie d’une volonté d’unifier ce qui s’appelait auparavant France initiative réseau. Il a désormais pour nom Initiative France et l’idée est de décliner cela localement. Il regroupe 240 plates-formes dont 4 en Franche-Comté. Parallèlement, la création d’Initiative Franche-Comté a pour but de coordonner et unifier les associations locales, mais aussi de les représenter auprès des partenaires et institutions. L’intérêt est d’avoir un seul interlocuteur. Mais ce sont bien les associations locales qui demeurent opérationnelles, en contact avec les créateurs d’entreprises.
Qu’est-ce qu’elles leur proposent ?
Elles sont engagées sur une idée commune : encadrer les parcours des créateurs d’entreprises. Etre garant que chaque porteur de projet ait un suivi sur l’ensemble de la chaîne d’accompagnement. Sur cette base, on va trouver des dispositifs communs : le prêt d’honneur à taux zéro sans garantie pour renforcer les fonds propres des entrepreneurs, un parrainage par des chefs d’entreprises et des cadres expérimentés. Nous sommes également très attachés à l’examen des projets par un comité d’agrément constitué de banquiers, experts-comptables, chefs d’entreprises. Des personnes qui connaissent la création d’entreprise et qui ont un réseau. Ils représentent des soutiens potentiels et des relais pour faire connaître l’entreprise.
Au-delà de l’accompagnement, l’accès aux prêts bancaires paraît de plus en plus difficile pour les créateurs.
C’est toujours le discours qui revient. C’est compliqué de créer une entreprise mais on peut dire aussi que c’est compliqué de trouver un emploi. En réalité, créer n’est pas compliqué. Ce qui l’est, c’est de créer une entreprise pérenne. C’est d’être prêt le jour du démarrage, avec des clients et un chiffre d’affaires. Donc la phase de préparation est très importante. Pour les banques, le prêt à la création d’entreprise est un risque, un investissement à long terme, donc elles ont tendance à dire non si le projet n’est pas vraiment prêt. De manière générale, le système bancaire a évolué. Avant, les banquiers pouvaient prendre du temps, donner des conseils, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il est donc important de s’appuyer sur les réseaux d’accompagnement qui permettent de sécuriser le projet. Il est vrai aussi qu’il y a une certaine frilosité liée à la crise et à la politique interne de certaines banques. Mais je n’ai pas le sentiment que quelqu’un qui a un bon projet et qui est accompagné ne trouve pas son financement. Seulement, le créateur ne doit pas commencer par aller voir son banquier pour obtenir un prêt alors que c’est la démarche à effectuer en dernier, une fois que le projet est vraiment abouti. J’ajoute que les prêts d’honneur sont également là pour faciliter l’accès aux financements bancaires.
Quels sont les critères pour ces prêts ?
Le critère principal, c’est la discussion avec le comité d’experts et la présentation du projet. Nous privilégions une approche humaine de la démarche. Le dossier, c’est bien mais il n’est qu’un support. C’est surtout la personne qui fait l’entreprise. Il y a l’idée et la façon dont elle est menée. Un bon projet ne consiste pas forcément à reproduire quelque chose qui marche. On encourage l’innovation, qui n’est pas seulement technologique mais aussi commerciale, marketing ou dans l’approche de la gestion, dans la responsabilisation des salariés. Si l’on reçoit plusieurs projets de salons de coiffure, c’est celui qui se démarque qui a toutes chances de recueillir l’agrément. Le sentiment de l’implication du créateur est également important. Le comité est là pour établir une expertise, mesurer le risque, donner des conseils, éventuellement proposer un ajournement. Car accorder un prêt est aussi une responsabilité et le refuser, c’est éviter d’envoyer une personne dans une impasse.
Quelle est la durée de l’accompagnement ?
Il y a un accompagnement pendant la durée du prêt. Mais chaque cas est particulier et il y a des projets qu’il faut accompagner plus longtemps que d’autres. Le suivi consiste à accompagner l’entrepreneur pour qu’il repère ses partenaires et s’insère dans le milieu économique.
Recueilli par SP
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.