Malgré le confort d’un emploi salarié (en accueil clientèle dans une banque et comme technicien conseil en production laitière), Tiphaine Coudurier et Maxime Beaulaton rêvaient surtout d’avoir une ferme à leur compte. Aujourd’hui, c’est chose faite au Vaudioux, 160 habitants, près de Champagnole. «On voulait s’installer, par envie de travailler pour soi, de construire notre propre exploitation dit Tiphaine. On a mis deux ans à trouver une ferme qui corresponde à nos souhaits, à savoir dans le lait, dans le haut Jura, viable et à un prix abordable. Mais entretemps, en étant salariés, on a appris plein de choses, on sait ce qui se passe de l’autre côté». Tiphaine et Maxime se sont rencontrés en BTS analyse et conduite de systèmes d’exploitation à Montmorot en 2008. En 2011, ils devenaient les premiers conjoints à être en Gaec dans le Jura (cette possibilité est ouverte depuis 2010). 100 ha, 50 vaches laitières, un quota de 370 000 l, l’intégration à une coopérative de Champagnole dont ils sont très contents. Mais tout n’a pas été facile. «On a vécu deux années épuisantes relate Maxime. Les bâtiments dataient de 1973, tout était à refaire, à mettre aux normes, à moderniser. Parfois c’était décourageant, mais avec la passion, quand on sait qu’on travaille pour soi, ça aide. Et surtout, quand le troupeau va bien, tout va. On faisait plus de 8 h par jour chacun, aujourd’hui on est en moyenne à 6, c’est un peu mieux. Mais quand on s’installe, il ne faut pas trop réfléchir». Ils se sont fait aider de deux salariés la première année, un la deuxième. Ils se disent plutôt soulagés, mais il leur reste à construire leur propre logement. «Heureusement, il y a le service de remplacement, qui peut permettre de souffler au besoin». Et si «deux jours de repos, ce sont des grandes vacances», ils sont «heureux comme ça». «C’est notre boulot, on s’organise comme on veut. C’est ce qu’on voulait».
Stéphane Paris
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