A Pontarlier, Rémi Delacroix (photo 2) va fêter les 20 ans de sa boucherie-charcuterie l’an prochain. Il travaille avec sa femme, un salarié et deux apprentis dans une ambiance plutôt à la bonne humeur. L’approche de Noël annonce la grosse période de l’année pour l’une des quatre charcuteries-traiteurs de la ville. «Notre bilan comptable progresse chaque année et c’est dû à mon équipe. Du travail, il y en a carrément» sourit-il. «Je pense que les jeunes qui se forment en trouvent très facilement. Je sais que si Brice (NDR, son salarié) s’en va, il trouvera dans la semaine».
Pas de souci pour les métiers de bouche, que ce soit en commerce de proximité ou dans la grande distribution, premier employeur du secteur. Bouchers, boulangers, pâtissiers sont en tête du nombre de recrutements, mais les élèves qui se forment en charcuterie et au métier de traiteur ont encore moins de problème pour trouver.
«La mention complémentaire traiteur est un plus sur un CV, c’est toujours mieux et ça donne plus de choix aux élèves à la sortie, dit Philippe Guélard, professeur de la spécialité au CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon. En fin de formation, la question pour eux n’est pas de savoir s’ils vont trouver du travail, mais s’ils ajoutent encore une corde, en passant par exemple le CAP de pâtissier». Autre explication, la rareté des candidats. «Certains employeurs ne trouvent pas d’apprentis, parfois parce qu’ils ne connaissent pas le diplôme».
Dans la région, le Cifa Jean Lameloise à Mercurey est le seul autre organisme à proposer le diplôme. En conséquence, on ne compte pas plus d’une vingtaine d’élèves formés chaque année en Bourgogne-Franche-Comté. «La moitié de nos 1300 apprentis sont dans les métiers de bouche et ils n’ont pas de souci d’emploi relate Gérard Baudot, directeur du Cifa. La mention complémentaire permet d’ajouter des compétences en une année de formation en plus. Plus on va loin, plus on a de chances de trouver un emploi bien rémunéré. Lorsqu’on peut, il faut aller le plus loin possible».
Les intervenants ont du mal à trouver des inconvénients au métier. Les exigences : travailler debout, travailler en équipe, avoir le souci de l’hygiène, être organisé «parce qu’on travaille parfois pour des banquets de 200 à 300 personnes». Mais le fait de préparer des plats cuisinés destinés à être consommés en différé offre un avantage par rapport à la restauration en salle : des horaires de travail beaucoup moins aléatoires et tardifs.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.