Pas de crise dans le luxe. Les produits des grandes marques s’arrachent, les commandes se répercutent sur les ateliers de fabrication. L’entreprise SIS, basée à Avoudrey, près de Valdahon, est en première ligne pour en témoigner. Dans le domaine de la maroquinerie (65 % de sa fabrication, le reste étant des bracelets-montres), elle a embauché une centaine de personnes en 2010 et table sur les mêmes perspectives dans les trois prochaines années.
«Il y a eu un léger repli en 2008-2009, mais 2010 a été exceptionnel relate Jean-Pierre Tolo, directeur général. Toutes les marques de luxe ont du mal à répondre à la demande, toutes sont en augmentation de volume et il y a une forte probabilité pour que ces bons indicateurs perdurent. Aujourd’hui, nous sommes en situation de développement, ce qui nécessite de trouver des locaux de production et surtout du personnel à embaucher et à former, car on n’en trouve pas sur le marché». Conséquence inattendue en cette période, l’entreprise a dû improviser sa propre école pour former des gens rapidement opérationnels. Ouverte en septembre dernier, elle doit passer à une phase plus efficace en mars, notamment par une nouvelle stratégie de recrutement en partenariat avec Pôle emploi, basée sur le dispositif MRS (méthode de recrutement par simulation). «Nous avions trop d’abandons, en grande partie dus au passage de la formation à la production, auquel nous allons remédier pour le rendre moins brusque».
SIS travaille en sous-traitance uniquement pour des grandes marques, à Avoudrey et dans ses deux filiales en Chine populaire et à Madagascar. Cela passe par une exigence à tous niveaux. «Il faut du personnel apte à répondre au respect des consignes, aux critères de qualité et à la productivité pour que nous puissions répondre nous-mêmes à la demande». Il faut répondre à un marché qui n’attend pas. La Franche-Comté compte l’une des plus plus prestigieuses écoles françaises (l’école Boudard à Montbéliard) et une formation spécifique au lycée les Huisselets à Montbéliard, niveau bac pro. Actuellement, cela ne suffit pas.
Stéphane Paris
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