L’Etat par sa direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, développe une politique volontariste visant à promouvoir la place des femmes dans le sport. Cette action s’appuie sur les crédits du centre national du développement du sport (CNDS). En région Franche-Comté, ce sont près de 5% des crédits qui sont destinés aux politiques de soutien en faveur du sport au féminin. En 2010, le montant était de 115,176 €.
Le concours « femmes et sport », organisé depuis 2006, s’inscrit dans les orientations ministérielles destinées à porter une attention particulière aux publics prioritaires. Il vise trois objectifs :
- favoriser l’accès des femmes aux instances dirigeantes dans les associations.
Les femmes sont nombreuses dans les associations sportives mais peu dans les instances dirigeantes. Elles doivent, sans avoir besoin de prouver leur légitimité, prendre toute leur place dans la gestion des associations. Il faut les accompagner et les encourager. Des formations peuvent être financées dans le cadre du CNDS.
- développer la pratique féminine dans les quartiers sensibles.
Des crédits État sont mobilisés visant à développer une offre de pratique adaptée et une accessibilité des équipements.
- faciliter la pratique sportive qui est encore très inférieure à celle des hommes.
En Franche-Comté et en 2010, le taux des licences féminines représente 36%. L’examen des disciplines montre de grandes disparités : les filles représentent 5% des licenciés dans les fédérations de football et de rugby, alors qu’elles sont près de 80% dans les fédérations de gymnastique et d’équitation.
Je souhaite que, par cette initiative, l’implication des femmes dans le domaine du sport soit valorisée, et que la modification des comportements et des pratiques soit effective dans des domaines jusqu’alors plus particulièrement réservés à la gent masculine. Par l’exemplarité de cette action, je tiens à saluer le dynamisme de tous les partenaires impliqués dans la mise en place de ce concours dédié aux femmes.
Placée sous le «marrainage» de Florence Baverel, championne olympique de biathlon, l’édition 2011 de ce concours bénéficie, avec ce numéro de Topo, d’une publicité qui je l’espère va susciter de nombreux projets et initiatives.
La mixité et la parité sont des éléments de la cohésion sociale. C’est l’occasion pour le sport de nous montrer l’exemple.
Le Préfet de région, Christian Decharrière
Permettre le développement de la pratique sportive à tous niveaux pour les femmes, augmenter le nombre de dirigeantes à tous les échelons, dans des postes à responsabilité, tels sont les deux objectifs prioritaires de ce concours "Femmes et sport".
5,4 millions de licenciées contre 10,6 millions d’hommes, ces chiffres montrent le retard de la pratique féminine mais pire encore concernant la présence de dirigeantes : 8 sur 50 au Conseil d’administration du CNOSF, 1 au bureau directeur, 3 sur 25 au Comité Directeur du CROS, ces exemples (qui pourraient être multipliés) illustrent le chemin qu’il nous reste à parcourir et la nécessité de mener des actions pour lever les freins de tous ordres à la présence des femmes dans le sport.
Ce concours "Femmes et sport" me semble être une de ces actions exemplaires pour laquelle le Comité Régional Olympique et Sportif s’investit et continuera à s’investir aux cotés de la Direction régionale Jeunesse et Sport et de la Cohésion Sociale et de partenaires de plus en plus nombreux.
Vincent Fuster, Président du Comité Régional Olympique et Sportif de Franche-Comté
La pratique sportive des femmes n’a pas encore réussi à bouleverser l’encadrement et l’organisation des structures conçues initialement ni pour elles, ni avec elles.
Leur investissement dans la vie associative et la pratique au féminin représentent une richesse.
C’est pourquoi la Région de Franche-Comté propose dans le cadre de conventions avec les comités sportifs régionaux un soutien aux actions de promotion et de développement de la pratique sportive féminine. Cette intervention s’inscrit dans le temps, avec un souci d’équilibre entre les disciplines et sur tout le territoire régional.
La Région est attentive à toute initiative facilitant l’accueil des femmes pour leur pratique individuelle, ou leur envie d’engagement associatif.
Ces actions ne doivent pas nécessairement être adaptées, mais tenir compte de leurs contraintes familiales et professionnelles. L’accompagnement des sportives de haut niveau, pour leur formation et insertion professionnelle est proposé dans le même esprit.
Pour cela, la Région a décidé de rejoindre les divers partenaires sportifs et institutionnels du comité de pilotage régional de ce concours, afin de promouvoir l’image, le rôle des femmes dans les activités physiques et sportives et de faciliter leur accès aux responsabilités en Franche-Comté.
Région Franche-Comté
La présence des femmes dans les études sportives universitaires représente un levier essentiel à la féminisation du secteur des professionnels en charge du sport. Cette présence ne va pourtant pas de soi. En témoigne, historiquement, leur plus faible représentation dans certaines filières de formation telles «entraînement sportif» ou «management du sport», contrairement aux filières «éducation motricité» ou «activités physiques adaptées».
Pour changer la situation, l’UPFR des sports mène une politique de féminisation innovante. Elle prend forme au travers de la recherche scientifique, particulièrement sociologique, qui œuvre à l’identification des freins et des moteurs de l’engagement des femmes dans les responsabilités ou les pratiques sportives en fonction des territoires (milieu rural, quartier populaire). Cette politique scientifique soutient également un axe de développement de contenus de formation et de sensibilisation des étudiants aux problématiques sociales de la construction des identités de genre, de la reproduction de rapports sociaux de sexes inégalitaires ou de la transmission de discours et de représentations sexistes dans la société en général et dans le milieu sportif en particulier. Pour achever de travailler dans ce sens, l’UPFR a également noué un partenariat avec le pôle de formation de l’ESB F visant à favoriser l’engagement des jeunes femmes dans une pratique sportive de haut-niveau tout en soutenant leur réussite universitaire. Pour illustration cette année, Laurence Brame, joueuse de l’ESB F, engagée dans la licence professionnelle «développement social et médiation par le sport», se destine à un secteur professionnel encore faiblement féminisé qui utilise les dimensions intégratrices et structurantes du sport pour soutenir des publics en situation de précarité, d’isolement ou de rupture du lien social. Son projet de stage de fin d’étude a pour but de rendre plus accessible la pratique du handball pour les filles dans les quartiers populaires bisontins.
Gageons que cette politique volontariste de l’U.Sports saura appuyer une féminisation rapide et généralisée du champ sportif régional, voire national.
Anne Tatu-Colasseau, UPFR des sports, Université de Franche-Comté
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