mai 2009

A la défense de l’art du plâtre

Arthur, Maxime, Christophe et Thomas sont en formation de plâtrier staffeur à l’Institut des compagnons du tour de France de Mouchard. Un métier qu’ils défendent avec passion.
Photo Laurent Cheviet
A la défense de l’art du plâtre

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Leur désolation a pour nom placoplâtre. Selon eux, son développement contribue à faire disparaître le métier séculier qu’ils sont en train d’apprendre, plâtrier. Arthur Soland, Maxime Rach, Christophe Cretin et Thomas La Monica sont en contrat de professionnalisation à l’Institut de formation des compagnons du tour de France de Mouchard, en 3e année complémentaire staffeur, après un CAP plâtrier. Ils sont unanimes : “Aujourd’hui, tout est remplacé par du placo. C’est moins cher, plus facile à mettre en oeuvre. Cela se maîtrise assez facilement. Mais c’est de bien moins bonne qualité que la plâtre, moins solide. Cela fait des châteaux de cartes où apparaissent moisissures et décollages. Le plâtre est plus durable et plus écolo. De son extraction à son recyclage, il ne génère aucune pollution. Dans l’habitat, il n’y a rien de plus sain. Il a des propriétés thermiques et hygrométriques qui génèrent plus de confort. Et c’est une autre finition que le placo”. 
Le “placo”, symbole de l’évolution d’une société “pressée, qui n’a plus le temps d’attendre”. Et d’une vision à court terme : “évidemment, au départ c’est moins cher et cela permet d’aller beaucoup plus vite sur une construction.  Mais le plâtre est un investissement qui dure. Au bout de 10 ans, le placo c’est fini !” Leur verdict tombe : “faire du placo, ce n’est pas un métier, c’est du bricolage”.

   Un métier entre artisanat et art

Franck Proust, leur formateur apporte sa confirmation : “pour devenir un bon plâtrier, il faut 5 à 7 ans d’expérience. Le marché du travail ne demande plus ça. Il veut des gens opérationnels rapidement, productifs au bout de deux ans de formation. Donc on fait des maisons en placo, en préfabriqué. Mais peut-être que le Grenelle de l’environnement va favoriser le retour de matériaux comme la brique et le plâtre”. Il a su transmettre à ces quatre élèves l’amour du métier. Il y a une certaine fierté dans leur discours. Celle du travail bien fait, soigné, durable, apprise à l’Institut. Celle d’un métier où “la gestuelle et le travail traditionnels existent depuis des centaines d’années”. Ce n’était pas forcément une vocation au départ.
Arthur, 20 ans, est venu de Bordeaux, attiré “par une formation de qualité dans un métier manuel du bâtiment. C’était un peu à l’aveuglette, je ne savais pas précisément ce que je voulais faire”.
Maxime, 19 ans, Dijonnais, est venu pour “trouver une formation qualifiante après plusieurs stages en plâtrerie”.
Christophe et Thomas, tous deux 18 ans, étaient plus déterminés. Le premier est le fils d’un entrepreneur plâtrier de Champagnole. “J’ai envie de fair ce métier depuis la 5e”. Le second, originaire de Douai, est à la première étape de son tour de France. “Mon parrain est artisan plâtrier et le métier m’a toujours fasciné. Notamment le staff, la décoration, l’ornementation”
Ils sont d’accord pour expliquer leur attirance pour une profession à mi-chemin entre artisanat et art. Elle peut intervenir sur certains chantiers modernes comme les centres commerciaux, mais aussi chez des particuliers ou dans la rénovation du patrimoine. “Je suis dans une entreprise où l’on se déplace beaucoup décrit Maxime. Sa clientèle est aisée, pas trop touchée par la crise donc il y a du travail”. “Il y a des ouvrages magnifiques sur lesquels il est très gratifiant de travailler” poursuit Thomas. “Cela implique d’être motivé. Au cours de la formation on apprend l’histoire de l’art, on doit connaître les différents styles, avoir des bases en sculpture. Il y a un côté décoration : en voyant une pièce, on doit être capable de conseiller le client sur ce qui conviendrait”.
Ils ne s’inquiètent pas trop pour leur avenir, notamment parce que les professionnels qualifiés sont rares. “C’est encore un métier où l’on trouve facilement indique Arthur. La formation nous permet de travailler n’importe où. On sait que c’est un travail que personne ne peut faire sans se former”. Et dans lequel, ils le savent, l’expérience est elle aussi primordiale. “Au début, ce n’est pas évident confie Christophe. Les “anciens” sont exigeants, campés sur leurs mthodes de travail. Le travail dépend du plâtre et de sa prise. Il faut donc être attentif, avec des moments plus ou moins d’attente et d’autres où il faut courir, donner l’impulsion, ne pas être dans la lune”. L’inverse du placo “à la portée de tous, on trouve tout sur Internet”
S.P. 
(1)
Les staffeurs créént en atelier des objets de décoration comme les rosaces, les pilastres, les corniches, les coupoles, les plafonds à caissons puis les posent sur le lieu voulu.

En photo
Arthur, Maxime, Christophe (photo principale) et Thomas (au travail) : "le plâtre est exigeant mais apporte de très grandes satisfactions".

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