Dans certains secteurs, entendre que des jeunes formés trouvent du travail n’est pas étonnant. Celui de la sécurité et la sûreté en est un. L’atmosphère et la réglementation engendrées par les attentats ont accentué les nécessités d’un domaine déjà bien portant avant ces événements tragiques. Avec une ouverture de débouchés du côté de sociétés privées complétant celles existant dans le public (police, armée, pompiers…) : Pôle emploi estime à 150 00 le nombre d’emplois du privé et annonce 25 % de besoins supplémentaires dans les 6 ou 7 années à venir. La maison familiale rurale de Vercel s’est lancée dans la formation de personnel de sécurité il y a 20 ans. Un peu par hasard, parce qu’un président était agriculteur et pompier. Il s’agissait alors de diversifier une orientation totalement tournée vers l’agriculture. Aujourd’hui, la moitié des 300 élèves apprennent la prévention, la sûreté, la sécurité, le secourisme. Ils se forment en alternance dans les grandes surfaces, les entreprises de sécurité mais aussi à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Paradoxalement, il est peut être plus difficile de trouver un lieu d’apprentissage qu’un emploi !
«Nos élèves trouvent quasiment tous du travail confirme Hervé Galmiche directeur de la MFR. Après les attentats, on a senti que beaucoup d’entreprises et de salles de spectacles étaient obligées de former leur personnel, qu’il y avait un besoin plus important d’agents de sécurité. La préfecture a même demandé à ce que les comices soient mieux encadrés !» Dans la Région, 5 autres établissements proposent des formations sécurité (voir ci-contre). Mais la MFR est la seule à disposer du panel complet du CAP à bac +2. Elle a également développé de nombreux modules de formations courtes professionnelles, dont la sécurité incendie ou la spécialité cynophile.
A la disposition des élèves, une salle pédagogique, un magasin pour des exercices d’application, un poste de sécurité avec télésurveillance. Même si la classe de BP 2e année ne compte que deux filles, «la profession est de plus en plus mixte. L’image du grand costaud n’est plus vraie» assure Hervé Galmiche. «C’est bien pour le métier, cela donne une autre image estime Steve Meyer, référent pédagogique en formation continue. Il n’y a pas de critère physique, tout le monde est bienvenu».
Sur leurs lieux de travail, les élèves prennent conscience que le public voit d’abord surveillance avant prévention. Cette image parfois négative est l’un des inconvénients de la profession, avec le risque et les horaires de travail (nuits et week-ends en font partie). Ils expliquent 3 conditions indispensables selon Steve Meyer : «disponibilité, mobilité, professionnalisme – qui passe par le suivi régulier d’une réglementation qui évolue constamment. C’est ce qui permet d’assurer la sécurité des biens et des personnes, que ce soit en discothèque, dans un entrepôt ou une entreprise. En ayant désormais en tête le rôle de premier rempart de terrain».
S.P.
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