Il arrive que le compteur électrique d'André Louistisserand tourne à l'envers et qu'au lieu de payer de l'électricité à EDF, ce soit lui qui en vende à l'organisme. Sa maison est équipée de capteurs photovoltaïques qui reçoivent la lumière du soleil, transformée ensuite en courant alternatif. Lorsque ce qu'il produit est supérieur a ce que consomment ses appareils électriques, le surplus est «réinjecté» au réseau EDF. Installé avec sa famille à Besançon, dans une maison dont-il termine la construction, André Louistisserand a intégré dès le début les énergies alternatives. Outre l'électricité, il utilise d'autres capteurs pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire (avec un ballon qui lui permet de stocker 500 litres d'au chaude). L'ensemble fait partie d'une démarche plus générale qui utilise des concepts de construction bois ou de récupération d'eau de pluie. Le toit a été construit en tenant compte de la course du soleil, différente suivant les saisons : l'hiver, ce dernier apporte lumière et chaleur dans la pièce principale de la maison ; l'été l'ombre du toit permet au contraire d'éviter la chaleur et de garder une température intérieure agréable. « Nous avons commencé à construire il y a 4 ans. Nous avons d'emblée voulu installer l'énergie solaire car c'est plus facile de le faire en construisant que d'adapter ensuite à l'existant. Le solaire a été en vogue dans les années 70 et 80 mais les techniques n'étaient pas si performantes qu'aujourd'hui. Maintenant, on sait faire et le choix du solaire peut être motivé uniquement par le côté économique, pas seulement l'aspect écologique ».
L'investissement reste cependant assez lourd, variable suivant les maisons et le type d'installation. « Pour le chauffage et l'eau chaude, c'est un placement que l'on va récupérer dans un intervalle court annonce André Louistisserand. Pour l'électricité, c'est moins évident et nous l'avons fait plus pour la démonstration que pour une rentabilité potentielle. Nous faisons également attention à acheter les appareils électriques les plus économes, à utiliser des lampes basse consommation. Plus que les énergies renouvelables, ce qui est rentable, c'est l'énergie non consommée ! ». Il évalue sa couverture solaire à 40 à 50 % de ses besoins, le reste étant assuré par des techniques traditionnelles et le réseau EDF. Selon lui, une autonomie totale en énergie solaire est réalisable mais bien trop coûteux pour être intéressante. Apparemment, il maîtrise son sujet, de même que la construction et l'orientation de l'habitat. « Nous n'avons rien inventé, nous avons lu, visité des maisons. Et c'est aussi dans une démarche de démonstration, de diffusion de l'information que nous avons opté pour ces techniques. Pour montrer par exemple que le soleil est là pour tout le monde et que chacun peut en disposer.»
S.P.
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