Les remous liés à la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil, ne sont toujours pas totalement apaisés, l’une des raisons pour laquelle les parlementaires ont voté son inscription dans la Constitution l’an dernier. Rien n’est gagné, mais il y a 50 ans, ça l’était encore moins. « Le Cics a été créé parce que pas mal de médecins restaient réticents » rappelle Marion Fichet, chargée de la communication.
Les freins dans les démarches des femmes, à commencer par l’accès à l’information sur leurs droits, ne sont pas tous levés, ce qui rend toujours aussi important l’existence du Centre d’information et de consultation sur la sexualité en 2025. Au-delà de l’avortement, le Cics a étendu ses activités au fil du temps, devenant notamment un Centre de santé sexuelle avec l'agrément du Département du Doubs ou association éducative complémentaire de l’enseignement public agréé par le recorat. Dans ce cadre, il anime des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle auprès des jeunes dans les établissements scolaires, mais aussi dans d’autres lieux de vie des jeunes : établissements médico-sociaux pour intervenir auprès des personnes en situation de handicap, dispositifs de Mineurs Non Accompagnés, Cada, CHRS, foyers d'hébergement, Mission locale, etc. Et pour revenir aux origines du Cics, il est conventionné avec le CHU relativement aux conditions de réalisation des consultations pré et post IVG et la réalisation d'IVG médicamenteuses. Le Cics propose des consultations médicales et psychologiques gratuites et confidentielles pour les majeurs comme pour les mineurs et des consultations de conseil conjugal et familial à 1€ par séance et par personne.
Aujourd’hui, « la mission du Cics est d'affirmer le droit à chacun à l'épanouissement dans sa vie affective et sexuelle, quel que soit son âge, son sexe, son genre et son orientation sexuelle »  affirme le site de l’établissement.
D’emblée, la question de l’IVG a posé de manière concomitante celle de la sexualité des femmes, longtemps principalement cantonnée à la procréation et au plaisir des hommes. Une remise en cause qui pose, par extension, d’autres questions sociétales autour des notions de liberté, d’égalité, de sexisme, de choix, de droit, de consentement, de libération de la parole et de disposition de son corps. Tirez le fil et c’est toute une conception sociétale qui se détricote. C’est ce que fait Camille Aumont-Carnel, « leadeuse d’opinion » très suivie sur Instagram et invitée par le Cics à intervenir le 4 avril pour sa journée des 50 ans. Une parole bienvenue car rien n’est acquis : un récent rapport de l’ONU montre que les droits des femmes étaient en régression dans 80 pays en 2024.

Stéphane Paris