Il y a une dizaine de producteurs de CBD dans la région et Benjamin Comte a été le premier. Peut-être même le premier en France puisqu’il s’est lancé avant que la législation française ne l’autorise. Mais le Montbéliardais originaire de L’Isle-sur-le-Doubs a commencé par produire là où c'était légal, en Suisse. « J’ai commencé en 2017, en me reconvertissant. En m’intéressant à la plante de cannabis, j’ai voulu changer de métier. Quand je me suis lancé, je voulais surtout éviter de faire les choses illégalement. Ma sœur était résidente en Suisse, on avait des liens avec un cultivateur de Porrentruy et on a commencé comme ça. L’idée était de produire et diffuser en Suisse. A l’époque, on ne comptait pas sur la France ». Mais depuis la donne a changé. La vente de cannabidiol est autorisée en France depuis le début de l’année 2022, à condition que les fleurs et les feuilles aient un taux de THC inférieur à 0,3 %. Aujourd’hui, O’Calm, le nom de sa marque, propose 8 produits (fleurs et résines) par l’intermédiaire des buralistes. « On est quand même venu en France avant car il y a eu une période d’incertitude sur la législation ». Benjamin Comte tient à la sécurité et au respect des consommateurs, à qui il conseille d’utiliser les produits dans la nourriture ou en infusion plutôt que de les fumer. Tous ses produits sont analysés par le laboratoire LEAF, à Boissy-St-Léger, « pour respecter la législation en vigueur, alors que certains trafiquent sur le marché. Je veux travailler en toute transparence et on m’a conseillé de passer par ce labo très fiable ».
Mais tout n’a pas été simple. « La première année, c’était compliqué, comme pour toute entreprise qui doit trouver sa clientèle. On a eu du mal au début. Les prix étaient très haut mais en l’espace d’un an 800 producteurs se sont installés et les prix se sont effondrés. Cela dit, dès la 2e année, cela allait mieux ». Deux ha et 600 m2 de serres permettent de produire 1 tonne de fleurs séchées. L’orientation initiale a également changé : « Au départ, on ne voulait faire que de la production grossiste, mais comme les prix ont chuté, on a dû faire du détail, en embauchant des commerciaux ». En raison des différences de législation et notamment des taux admis selon les pays, O’Calm ne diffuse pas les mêmes produits en Suisse et en France. Pour s’adapter au marché français, l’entreprise travaille depuis 2 ans avec une production qui vient d’Italie du nord. Benjamin est également en discussion avec un agriculteur de la région pour produire à partir de l’année prochaine. Surtout, il n’éprouve aucun regret d’avoir changé de voie. « Depuis 2017, l’activité ne fait qu’augmenter. C’est toujours du boulot, on est à 14 h par jour, mais ça me plaît car je suis assez entrepreneur. Et surtout c’est une belle aventure, qui reste familiale ».
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