En se promenant dans les , bois, on peut découvrir - assez facilement des terriers de blaireaux. Si l'on veut observer l'animal, des précautions s'imposent. Arrivé à l'endroit où des terriers ont été repérés, il faut choisir oùr se poster et attendre la tombée de la nuit. Il est alors essentiel de «prendre la direction du vent» avec soins (en mouillant son doigt par exemple) de manière à s'installer à un endroit choisi de façon à ce qu'aucune brise, même très légère, ne vienne porter l'odeur à l'animal. Le blaireau n'a pas une bonne vue, mais son odorat est particulièrement développé. S'il sent une présence in-abituelle, il préférera passer la nuit dans son trou.
Notre animal est très facilement identifiable avec les couleurs caractéristiques de sa fourrure gris-noir et sa tête rayée de blanc. Contrairement à d'autres espèces, le pelage ne lui sert pas de camouflage. Certains pensent qu'il s'agit là d'un signe permettant aux blaireaux de se reconnaître entre eux. Mais cela ne l'empêche pas d'abriter dans son terrier des locataires clandestins comme les renards, les chats ou les lapins de garenne ! Car la tanière est agrandie chaque année, certaines comptent jusqu'à cinquante orifices, fruit du labeur de plusieurs générations.
Victimes du gazage
Le blaireau est un architecte qui sait d'instinct où et comment il doit creuser. C'est un bâtisseur né. Il construit son propre terrier, même s'il dispose d'un antre abandonné. Quand il « travaille », pour éviter d'avoir le museau rempli de terre, le blaireau possède la particularité de pouvoir fermer ses narines. Sa technique est efficace : il creuse d'abord avec les griffes de ses pattes antérieures puis, quand il a une certaine quantité de terre, il arrondit le dos et repousse le tout avec ses pattes postérieu-res. Il recule ainsi jusqu'à l'en-trée du terrier.
Pour rentrer dans sa tanière, le blaireau glisse toujours à reculons. Près de l'entrée il laisse souvent des déblais de terre et de paille. Une galerie mesure environ 25 centimètres de haut et 30 centimètres de large, certaines, plus grandes, servent de «salle à manger ».
Lorsqu'on trouve des os, des plumes ou la carcasse d'un animal à l'entrée d'un terrier de blaireau, on peut être certain qu'il est également occupé par des renards. A la différence du renard, le blaireau est très « propre » et possède ses « toilettes » à l'extérieur du terrier.
La cohabitation avec le renard, que le blaireau supporte, même s'il ne l'apprécie pas, lui est plus fatale qu'au renard en cas de gazage. Le goupil dort toujours d'un sommeil très léger, et il entend venir - parfois de fort loin - l'homme ; son premier réflexe sera alors de fuir en empruntant l'issue de secours. Et le blaireau? Pour lui, le sommeil demeure un bien sacré... et il n'entend pas toujours arriver l'adversaire. S'il se réveille à temps, le malheureux croit toujours plus astucieux de rester terré au fond de sa tanière. Il se trouvera fait, comme un rat. Sachant que le blaireau se reproduit de façon beaucoup moins rapide que le renard, on comprendra que la première victime du «gazage des renards», c'est le blaireau !
Joseph Doillon
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