Chacun a «sa» drogue. Stress abusif, vitesse excessive sur la route, tabac, alcool, surconsommation de médicaments, pratique trop intensive du sport, dopage, suralimentation et parfois malheureusement usage de ce qu'on appelle «la» drogue. Qu'est-ce donc qu'une drogue, sinon tout ce qui peut causer de sérieux dommages à la santé ? Pour lutter contre le fléau, tous les Etats européens utilisent la loi, la prévention et les soins. Ces politiques mûrement réfléchies par de nombreux acteurs expérimentés (juges, policiers, médecins, éducateurs) ont prouvé leur efficacité. La consommation immodérée d'alcool est sérieusement réprimée au volant, l'usage de tabac interdit dans les lieux publics, le trafic de stupéfiant sanctionné. Tout usage abusif de substances dangereuses pour la santé est réprimé. Inégalement certes, suivant le passé culturel, et exception partielle faite de la consommation irréfléchie de médicaments. Conséquence du tabou sacro-saint franco-français, confidentielle défonce, et de son totem : la Sécu. Malgré les réponses alliant répression et démarches de soins, le fléau n'est pas endigué. Il y a deux ans à peine, un débat sur la pénalisation et la dépénalisation aurait soulevé un tollé. Aujourd'hui, presque toutes les positions sont nuancées : la question est en grande partie dépassée. La drogue crée une dépendance, sanctionne la personne dans son physique et affaiblit son droit fondamental de liberté. Le drogué est prisonnier de sa dépendance. Quand il n'est pas prisonnier tout court. Ceux qui utilisent des stupéfiants échangent parfois leur seringue. Pour trouver l'argent nécessaire, il leur arrive de se prostituer. A l'ère du SIDA, ils mettent leur vie et celle des autres en jeu. Ils agressent aussi parfois et ce sont les plus faibles qui sont visés, les jeunes et les plus âgés. Après avoir puni, puis puni et cherché en même temps à guérir, est venu le temps de s'attaquer à la racine du mal. Le drogué exprime un mal-être. Le mal-êtçe ne peut être éradiqué que par le bien-être. Qu'est-ce que le bien-être ? Comment le mettre en oeuvre ? La question est ouverte.
Philippe Renahy
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.