Quel est le point de vue d'EDF en termes d'énergies renouvelables ?
EDF s'est lancée depuis plusieurs années dans leur développement et aujourd'hui nous avons une politique de «mix énergétique» pour répondre aux problèmes des énergies fossiles, à durée de vie limitée, et de ce que l'on va laisser aux générations futures. A cela s'ajoute la directive européenne qui dit que le taux d'électricité produite par les énergies renouvelables doit passer en France de 15 à 21 %. Donc les énergies renouvelables nous intéressent, mais ce n'est pas nouveau.
Dans quels domaines travaillez-vous ?
Dans tous les types d'énergie : dans l'éolien, le programme Eole 2005 vise à porter la production de 250 à 500 mégawatts et l'on est dans les temps. Si bien que l'on parle aujourd'hui de 5000 MW d'ici 2010, ce que l'on n'atteindra pas sans des centrales éoliennes off-shore... Via notre filiale TIRU, nous travaillons aussi beaucoup dans le domaine de la biomasse depuis les années 70. L'hydraulique n'est pas voué à se développer en terme de constructions car il y a trop de conséquences sur la faune et la flore mais sur le plan des réhabilitations dans la micro-hydraulique, il y a également des perspectives. On utilise le photovoltaïque pour l'électrification de sites d'habitat isolés du réseau, pour lesquels ce type d'installations est plus économique pour subvenir aux besoins électriques élémentaires. Il ne faut pas oublier la géothermie, à laquelle on croit beaucoup en Franche-Comté pour la production de chaleur. Avec l'Ademe, nous allons essayer de mettre en place une filière complète et sûre. Le principe est d'aller puiser l'énergie thermique sous la terre, qui permet de chauffer de l'eau dont on se sert pour le chauffage. En investissement, ce n'est pas plus cher que d'autres techniques et en exploitation, le coût est ridicule. Il faut aussi signaler un gros travail effectué dans les Dom-Tom. Des villages sont électrifiés par le photovoltaïque ; en Guadeloupe, on utilise la géothermie du sous-sol volcanique ; on peut également citer la bagasse, résidu de canne à sucre avec laquelle nous produisons de l'énergie à la Réunion. Aujourd'hui nous exportons également notre savoir-faire dans le monde entier. Il faut rappeler que 2 milliards d'habitants n'ont pas l'électricité et que pour eux, ces énergies renouvelables représentent souvent une solution. Enfin, il ne faut pas séparer cette politique de diversification énergétique d'une politique plus générale de maîtrise de la consommation d'énergie. Dans ce domaine, la meilleure source d'énergie est celle que l'on ne consomme pas !
Quelle est la situation en Franche-Comté ?
La majeure partie de la production dans la région se fait à partir d'énergies renouvelables et plus particulièrement du grand hydraulique. Il y a en Franche-Comté 17 centrales hydroélectriques EDF dont 3 grosses (Vouglans, Coiselet, Saut Mortier). L'ensemble représente 850 GWh, soit la consommation d'environ 170000 foyers de 4 personnes (hors chauffage). Depuis 1993, en collaboration avec l'Ademe et depuis peu avec le Conseil général du Doubs, nous avons développé une vingtaine de sites isolés en solaire photovoltaïque. EDF suit de très près le développement de l'utilisation du bois, du fait du potentiel certain que représente cette ressource et de la situation privilégiée de notre région. En géothermie, EDF s'implique en soutenant activement les entreprises locales propres à proposer des prestations dans ce domaine (forage, etc).
Recueilli par S.P.
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