De la mêmefaçon que l’on peut apprendre les gestes des premiers secours physiques avec la formation PSC1, il est désormais possible de devenir secouriste en santé mentale.
Un programme national propose une formation de 14 h qui permet d’être capable de détecter, prévenir et apporter de l’aide dans ce domaine. L’objectif affiché est de former 750000 personnes d’ici 2030. 25000 le sont déjà. Parmi elles, Charles Jacques, psychopraticien en approche centrée sur la personne, est également formateur accrédité en premiers secours en santé mentale. Il a ouvert il y a peu un cabinet (partagé avec d’autres praticiens) à Hôp hop hop à Besançon.
« Ce qui m’a amené là, c’est le problème de l’écoanxiété, que j’ai vécu moi-même. J’ai décidé de me former à l’approche initiée par Carl Rogers, qui fonde l’intervention sur une relation de personne à personne, sans jugement et avec un regard positif, en évitant la posture du professionnel ».
C’est en se rendant compte que les psychologues n’étaient pas formés à traiter l’écoanxiété qu’il a choisi cette orientation, complétée par la PSSM. Cette dernière « est destinée à tous les citoyens pour permettre à chacun de venir en aide à quelqu’un qui ne va pas bien. » L’un des objectifs du dispositif est d’enclencher « une déstigmatisation des problèmes de santé mentale perçus comme effrayants voire relativement tabous dans notre société ».
En somme, vivre avec ce genre de problème, c’est aussi vivre avec la honte liée. « En France, tous les ans, 1/3 de la population est touchée par un trouble psychique et 1/3 d’entre eux a accès aux soins d’un professionnel. Cela vient en grande partie de sentiments de peur, de honte ou de l’entourage qui prend cela à la légère ».
A la différence de la PSC1, la formation permet davantage d’être attentif aux personnes que l’on côtoie que de venir en aide à un inconnu, « même s’il peut arriver de croiser quelqu’un qui fait une crise d’angoisse dans un lieu public ». Dans les deux cas « trouver les mots pour l’approcher, lui parler n’est pas évident ». Comme pour la formation PSC1, celle de PSSM passe par des mises en situation. Comme pour a PSC1, elle donne des outils pour des premiers gestes avant un accompa-gnement vers des professionnels. « On n’apprend pas à faire des diagnostics, mais plutôt à utiliser ces petits outils pour une intervention précoce avant que les choses s’aggravent. Il y a vraiment cette difficulté où on passe du moment où ça va bien à celui ou ça se dégrade puis à celui où on attend d’aller très mal pour consulter. Il vaut mieux le faire avant ».
S.P.
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