En quoi l'ANPA est intéressée pour intervenir au Salon de la jeunesse ?
Voir des jeunes est un des sujets qui nous intéresse le plus dans le problème de la rencontre avec le risque alcool. Pour essayer de leur éviter les déboires des accidents liés à une rencontre malheureuse, en tous cas mal dosée, mal gérée. Je crois qu'il ne faut pas prendre cet aspect à 40 ou 50 ans, mais très très jeune ; d'autant que le monde actuel n'est pas un monde de modération. Je ne crois pas que l'on boive actuellement comme du temps de nos parents. Ce n'est plus tellement un type de consommation culturelle mais une consommation impulsive, un peu trop forte au moment où l'on boit. On ne boit pas tous les jours, comme autrefois, mais quand on boit, c'est beaucoup d'un seul coup. Ce qui demande de réfléchir et de comprendre ce qu'on fait, ce qui se passe dans l'organisme au moment où l'on consomme trois, quatre, cinq bières. Il nous intéresse de pouvoir informer la jeunesse pour la prévenir des conséquences de cette absorption dans l'organisme.
Sur quoi insistez-vous ? La santé ? L'alcool et la route ?
Je pense qu'il y a deux aspects à appréhender. Il y a les phénomènes immédiats, dans les cinq-six heures qui suivent la consommation avec un pic en général au bout d'une heure et demie-deux heures : ce sont des risques immédiats au niveau de la conduite routière ou de certaines manifestations de violence ou de non-contrôle de soi-même. C'est un fait très important qui entraîne des accidents graves, avec la forte mortalité chez les jeunes que nous connaissons. Mais il y a, et on a tendance à les oublier, les conséquences à long terme sur la dégradation des organes qui servent à l'élimination de l'alcool : classiquement le foie mais ce à quoi je voudrais que les jeunes pensent davantage, c'est leurs neurones, leur cer-veau !
Rencontrez-vous beaucoup de jeunes ayant une habitude assez forte de l'alcool ?
Tous les travaux que nous menons dans les divers départements font ressortir quelque chose de très inquiétant : une consommation non contrôlée en particulier des fins de semaine et surtout la descente de l'âge des premières consommations très fortes. Cela n'existait pas autrefois aussi jeune et c'est très grave.
Menez-vous des actions spécifiques en direction des jeunes ?
Le travail auprès des jeunes n'est pas le seul mais c'est l'un des plus importants de notre association. On démarre très
jeune au niveau des écoles, de manifestations... Nous sommes présents dans la plupart des endroits que fréquente la jeunesse, à des dates particulières où nous pouvons leur expliquer les choses.
Le problème de l'alcool doit se prendre tôt ?
Nous pensons qu'il faut commencer l'information vers l'âge de huit ans. Ce qui n'empêche pas de continuer après, mais le message passe très bien très jeune, avant que les problèmes n'existent. Parce qu'au moment où on est face à ces périodes d'alcoolisation un peu trop forte, on n'a pas le temps d'y réfléchir. Il faut posséder les notions avant.
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