décembre 2016

La BD pour lutter contre les discriminations

Le réseau IJ de Haute-Saône a mis en place une action d’éducation à la citoyenneté. Elle implique des jeunes de toute la région et se terminera par des journées de restitution en mai à Ronchamp.
Photo Yves Petit
La BD pour lutter contre les discriminations La BD pour lutter contre les discriminations La BD pour lutter contre les discriminations

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Maximilien, 16 ans, est inspiré. Il vient de mettre 10 mn pour réaliser un strip BD illustrant une discrimination. «Ca me parle. On en constate de plus en plus au niveau scolaire». Avec d’autres élèves de CAP (maçonnnerie, carrelage ou structures métalliques) du lycée Lumière de Luxeuil (site Beauregard), il participe à la première de ses 3 sessions de sensibilisation aux discriminations. Une action orchestrée par le réseau Information jeunesse de Haute-Saône à laquelle participent 24 établissements du département, mais aussi de Belfort et de Besançon. Environ 400 jeunes concernés, de l’école primaire au lycée. Leurs travaux seront restitués lors d’un temps fort final en mai prochain à Ronchamp. Pour aborder plus facilement le sujet, le réseau IJ a choisi de travailler autour de la BD avec l’aide de l’auteur François Roussel. «C’est plus marrant et sympa de le faire en BD. Ca change un peu» dit Maximilien.
«Réfléchissez d’abord à une idée, une situation conseille le dessinateur aux élèves. L’important est d’écrire une histoire en essayant d’être original. Je préfère un dessin mal fait qui dit quelque chose que l’inverse». La séance a été précédée d’une heure de discussion à bâtons rompus. «Il y a eu des échanges étonnants. Certains ont des opinions très tranchées, par exemple sur l’homosexualité. Mais c’est de l’ordre de «j’aime/j’aime pas» ou «c’est comme ça». L’idée est d’abord d’essayer de les faire réfléchir. Et quand j’entends certains propos, je pense qu’il faudrait aussi organiser des ateliers pour les parents». François Roussel ajoute : «mon public préféré, c’est les sixièmes. Ils sont encore innocents dans le bons sens du terme. Dès la 5e, ça change».

   Réactions suprenantes

Pour cette première, les 3 professeurs encadrants trouvent leurs élèves étonnamment calmes et impliqués. «Ce n’est pas toujours comme ça !» assure Frédérique Eme-Rabolt, prof d’histoire. «On peut être surpris par certaines réactions. Les élèves se disent tolérants, mais on voit vite qu’ils ne le sont pas. Des projets comme celui-ci les aident à mûrir. Ce n’est jamais inutile».
L’an dernier, le lycée professionnel avait déjà participé à cette action, par le biais de courts métrages. Edouard Steegmann, prof d’arts appliqués, estime lui aussi l'initiative importante. Il passe notamment par un rappel de la loi. «Beaucoup d’élèves ne savent pas ce qu’est une discrimination ou discriminent à longueur de journée sans s’en rendre compte. Certains n’ont pas forcément accès à la culture ou à l’information chez eux. Nous voulons les ouvrir sur la diversité et la différence, qui peuvent être un enrichissement».
Lors des discussions, les élèves rapportent assez vite le sujet au racisme ou à l’orientation sexuelle. Mais la précarité ou le statut social sont également pointés. Le thème est vaste. La présence d’élèves allophones venant du Mali permet d’étendre le sujet : dans ce cas, c’est le manque de maîtrise du français qui peut être discriminant. Frédérique Eme-Rabolt pense que les mentalités changent. «Les élèves d’aujourd’hui expriment plus librement ce que d’autres disaient à mi-voix. Certains disent qu’ils discriminent, que c’est de l’ordre de l’opinion. Avant, ils auraient été pointés du doigt». Alexandra Saadi, prof de français, conçoit elle aussi ce projet comme une excellente idée : «C’est le moment de montrer qu’il n’y a pas que ce qu’ils pensent mais aussi ce que pensent les autres». D'une certaine utilité pour des élèves qui n’aborderont jamais en classe les questions philosophiques du doute et du relativisme.

S.P.

Infos
Cij de Haute-Saône
1 rue de Franche-Comté
70000 Vesoul
0384970090

Lire aussi
"Donner des repères aux élèves"

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Concours Amnesty


novembre 2024
Amnesty international Besançon organise 2 concours pour les droits humains :
- un concours d'illustrations ouvert aux collégiens, lycéens et étudiants : il s'agit de créer une couverture de BD à partir d'une nouvelle primée l'an dernier (accessibles sur plumesrebelles.fr) avant le 24 janvier.
- un concours de nouevlles ouverts aux collégiens, lycéens, étudiants et apprentis, avant le 17 janvier. Thèmes d'écriture : les discrimnations : sources de violence ? / droits acquis : la vigilance s'impose pour les préserver / la nature a-t-elle des droits ? / l'IA : un risque pour les libertés individuelles et collectives ?
Infos sur plumesrebelles.fr

Elections européennes


mars 2024
Les élections approchent : 9 juin. Pour voter, il faut avoir 18 ans au plus tard la veille du scrutin et être inscrit sur les listes électorales d’une commune. Normalement, les moins de 26 ans sont déjà inscrits, notamment s'ils ont effectué le recensement citoyen à 16 ans. Mais si ce n'est pas le cas ou s'il y a eu déménagement depuis, il faut se réinscrire. Cette opération peut s'effectuer en ligne jusqu’au 1er mai (suivre ce lien) et jusqu’au 3 mai pour les inscriptions en mairie ou par courrier.

Prix de l'Homme debout


mars 2024
Le prix de l'Homme debout est un concours d'expression destiné aux jeunes de 12 à 15 ans organisé par le festival Livres dans la Boucle à Besançon. Il s'agit de défendre une idée en vidéo pendant 2 minutes sur le thème justice/injustice. Pour concourir, il faut participer à 2 ateliers gratuits puis envoyer son intervention via Whatsapp avant le 30 juin. 4 prix seront décernés en septembre (places de spectacles et de cinéma, carte Avantages Jeunes, rdv exclusif à Détonation). En savoir +

39-45, mémoires d'une jeunesse en guerre


janvier 2024
Radio Campus Besançon a recueilli quatre témoignages inédits de personnes ayant vécu la Seconde Guerre mondiale. Ils avaient entre 9 et 18 ans et vivaient à Besançon, Ris-Orangis ou encore Coutances. Plongez au cœur de leur histoire ! Tous les épisodes sont en ligne sur le site campusbesancon.fr.

Harcèlement


septembre 2023
De plus en plus préoccupant, le harcèlement scolaire concernerait 2,6 % des élèves de CM1-CM2, 5,6 % des collégiens et 1,3 % des lycéens selon l'Education nationale. Pour y faire face, le ministère généralise le programme Phare (Prévenir le harcèlement et agir avec respect) et insiste sur l'utilisation des numéros d'urgence 3018 (cyberharcèlement) et 3020 (harcèlement scolaire). Un plan interministériel de lutte est en préparation.
Voir tout